Les eaux limpides de l'oued Agrioun à l'est de Béjaïa, ont pris une couleur bleuâtre. Des dizaines d'huileries sont, en effet, implantées tout au long de la rivière et ce, de Kherrata jusqu'à Souk El Tenine en passant par Bordj-Mira et Darguina. Les déchets visqueux déversés par ces unités recouvrent les eaux de l'oued sur une longueur de près de 15km avant de terminer leur course en mer. Ces mêmes huileries ont été pourtant tenues, avant leur mise en activité, de prévoir des stations d'épuration afin d'éviter toute pollution. Ce n'est, malheureusement, pas le cas et à la même période de l'année, c'est-à-dire pendant la cueillette des olives, il est observé la même situation. Certaines variétés de poissons commencent d'ores et déjà à périr, en témoigne la rive de l'oued qui en est jonchée. Dans ce cas de figure, il y a lieu de se poser un tas de questions sur le mutisme des instances concernées notamment les services de l'environnement de la wilaya de Béjaïa et pourtant cela fait des années que l'on assiste à ces mêmes déversements. Comme un malheur ne vient jamais seul, il y a lieu de rajouter d'autres rejets dans la même rivière émanant plus précisément de la station hydroélectrique de Darguina (eaux polluées sorties des turbines) et de l'unité Sonitex de Kherrata. Au moment où de nombreux pays à travers le monde font de l'environnement l'une des priorités, en Algérie, et dans la majeure partie du pays, beaucoup de choses restent à maîtriser.