Le 14 février, c'était la saint Valentin, la fête de l'amour: un anniversaire dont on n'entendait jamais parler chez nous. Il y a seulement quelques années, elle a fait son apparition et est devenue, connue, attendue et fêtée par les Algériens. D'aucuns diront que nous n'avons rien à voir avec cette date, qu'elle ne nous concerne en rien et par conséquent, nous ne devons pas la fêter, d'autres, et ce sont les plus nombreux, jeunes et moins jeunes, las de toutes les tracasseries et de tous les maux qui les entourent et qui les étouffent, ne demandent pas mieux que de trouver des prétextes pour faire la fête, et quelle meilleure occasion que fêter l'amour et faire régner l'amitié et la tolérance. L'association culturelle Arts et Culture, a trouvé en ce jeudi, 14 février 2002, une bonne occasion pour convier les familles algériennes, enfants, jeunes, moins jeunes, en couple ou en groupe à assister à un gala fort animé à la salle Ibn Khaldoun. Malgré un retard, qui a duré plus d'une heure, le spectacle fut très apprécié par le public qui commençait à s'impatienter. L'orchestre, composé de Samir à la derbouka, Djamel à la basse, Krimo à la guitare, Sid Ahmed au synthétiseur et Hocine, a vite fait de détendre l'atmosphère et faire vibrer la salle. L'apparition de Afifa et son petit discours d'introduction ont entraîné un tonnerre d'applaudissements. Son hommage à la femme algérienne, à l'amour et à l'Algérie été salué par des youyous à vous donner la chair de poule. Le gala a été inauguré par la voix mélodieuse et vibrante du chanteur de chaâbi moderne, Nourredine Allane, qui a fait exploser la salle. Tous ses titres étaient connus par coeur, les refrains Waâlach, nhabek oua nmout alik, fi wahren sakna ghzali, zinek hawalni, ma taârafch tôum, a Yamna et tant d'autres encore étaient repris en choeur par tous les spectateurs. L'actrice comique, Bayouna, était également de la partie et a contribué à égayer la salle par ses interventions pleines d'humour sur l'amour à l'algérienne, la vie de couple en Algérie et ses tours de chant à la chikha Djenia, Zahouania et Djanitou. Puis vint le tour de la chanson kabyle avec Meziane Izourane qui a entraîné les spectateurs dans des danses endiablées «à faire sortir tous les démons», selon les uns et à «exorciser tout le stress et les déboires du quotidien», selon les autres. Un hymne à l'amour et aux amoureux a été lancé par le chanteur kabyle, ce à quoi une jeune fille, à l'expression amère, a rétorqué qu' «on n'attendait pas le 14 février pour déclarer son amour, mais que cela devait se faire tous les jours» Puis ce fut à Abderrahmane Djalti d'enchanter son public par son répertoire musical très apprécié par les spectateurs qui en voulaient toujours plus. La présence de l'actrice Khalti Doudja n'est pas passée inaperçue, un grand hommage lui a été rendu par l'animatrice Afifa qui, elle aussi, a bénéficié d'une grande ovation et d'un mélodieux «joyeux anniversaire» lancé par le public. L'après-midi du 14 février 2002 fut, en fait, une occasion pour les présents à la salle Ibn Khaldoun de renouer avec les sorties familiales et musicales dont ils sont assoiffés aujourd'hui. La salle Ibn Khaldoun et l'association Arts et Culture ont promis d'en faire une tradition, si ce n'est chaque semaine, au moins une fois tous les quinze jours... Espérons que la promesse sera tenue!