Quand deux traditions didactiques et musicales se rencontrent, un dialogue des cultures nait... Le Palais de la culture, Moufdi-Zakaria, d'Alger, a abrité, dans le cadre de Alger, capitale de la culture arabe, et avec la collaboration du Centre culturel italien, de l'institut régional de formation musicale et des conservatoires italiens de Frosinone, l'Aquila et Latina, un concert de percussions intitulé «le son de la diversité» où des musiciens algériens et italiens ont empli la salle de sons divers et variés, qui témoignent d'une richesse musicale, européenne et africaine, qui a fusionné, le temps d'une soirée pour ne faire qu'un... Cette soirée a été, donc, l'aboutissement d'un stage à Alger, effectué par un groupe italien de percussions contemporaines ARS Ludi et le groupe algérien Harmonica, qui se sont donné pour tâche de mettre en contact deux traditions didactiques et musicales, pour créer un dialogue, permettre un rapprochement de deux cultures et aboutir à une communication musicale et culturelle nouvelle et créatrice d'un mode différent mais qui permet de faire ensemble une musique. D'où le concert de cette belle soirée rythmée et poétique intitulée «le son de la diversité», où en plus des sonorités des divers instruments de percussion, s'est mêlée la voix poétique, tantôt sensuelle, tantôt rauque, mais toujours «transportante» de Ouahiba Aboun Adjali qui a accompagné la musique par la lecture d'extraits du premier roman connu de l'humanité, L'âne d'or, écrit par Apulée, originaire de Madaure, (M'Dawrouch), dans la région de Khenchela. Le public eut d'abord droit, en première partie, à un morceau Specchio (miroir), interprété par deux percussionnistes italiens, où il est question de deux musiciens, placés l'un en face de l'autre, engagés dans une poursuite frénétique de gestes et d'actions, qui se cherchent, se complètent, se reflètent l'un dans l'autre jusqu'à étourdir le spectateur; puis le groupe Harmonica, joua Mimouna, un chant traditionnel du terroir gnawa qui, fusionné à des instruments modernes, enflamma la salle. Quatre percussionnistes italiens jouèrent ensuite Boléro, une jolie partition où se mêlent rythme et danse, musique et chorégraphie. En seconde partie du spectacle, la narration a accompagné la musique et les spectateurs se sont retrouvés transportés, très loin dans le temps, hors espace, dans un univers mythique et poétique, où Apulée, Ouahiba Adjali et Salim Dada, ont fusionné pour donner vie, en l'espace de quelques minutes, à une très belle histoire qui réveilla les émotions et intrigua les passions...un extrait de l'âne d'or, l'étranger qui est en nous, a donc été composé et préparé spécialement pour ce concert; texte et musique, narration et percussions, traditionnel et moderne, base musicale occidentale et musique typique maghrébine, tout cela a été le fruit d'un travail de groupe, animé par la même passion, dicté par la même envie: la fusion des cultures et l'enrichissement du patrimoine...