Une importante délégation de la wilaya de Tamanrasset anime, depuis jeudi soir à Constantine diverses activités culturelles et artistiques dans le cadre d'un festival des arts populaires initié au titre des échanges inter-wilayas. Forte de nombreux témoignages du riche patrimoine targui, mettant en valeur sur des supports documentaires et audiovisuels les différentes facettes du Parc national de l'Ahaggar, dont la richesse archéologique et historique est inestimable, cette manifestation a connu une très forte affluence à son inauguration, a-t-on constaté, une inauguration haute en couleur marquée par les évolutions des «hommes bleus» interprétant des chants et des danses targuis et tindis autour d'une tente traditionnelle dressée sur la grande place attenante au Palais de la culture Malek-Haddad. Pour ne pas faillir à leur légendaire hospitalité, les gens du désert, qui seront les hôtes de la cité des Ponts jusqu'au 20 avril prochain, ont convié les autorités locales et les Constantinois de passage à se réunir à l'intérieur de la tente autour d'un thé à la menthe. Si l'intérêt pour la culture du Grand Sud algérien n'a pas été démenti tout au long de la visite des différents stands de l'exposition organisée pour la circonstance dans le hall du Palais de la culture, c'est incontestablement le pavillon consacré au parc national de l'Ahaggar qui a attiré le plus de visiteurs. Plus vaste massif montagneux de l'Algérie, le parc est une aire protégée située au coeur du plus grand désert du monde et dont la superficie (450.000 km²) avoisine celle de la France. Il renferme des sites archéologiques datant de 600.000 à un million d'années qui témoignent des premières manifestations humaines. Son patrimoine naturel, d'une densité exceptionnelle aux plans faunistique, géologique et floristique est toutefois menacé, aujourd'hui, selon le commissaire du festival, Mahieddine Benmohamed, qui cite l'exemple de la gazelle, de l'olivier de l'Ahaggar et des gueltas. Les gazelles du Sahara, symbole de grâce et de finesse, arrivent encore à survivre grâce à leur biotope et leur adaptation aux conditions les plus sévères, malgré un braconnage qui continue de faire rage. L'olivier, survivant du paléolithique (de 2000 à 10.000 ans avant J.-C.), est aujourd'hui une espèce endémique et rare, tandis que les gueltas, centre de gravité d'écosystèmes d'eau douce unique au Sahara, alimentées essentiellement par les eaux de pluie, sont utilisées par les habitants du parc pour leur besoin vital en eau potable. La soixantaine de membres composant la délégation de la wilaya de Tamanrasset tâcheront de mettre en valeur, une semaine durant, à l'intention de leurs hôtes constantinois, toute la richesse et l'authenticité d'un patrimoine unique dans ses multiples dimensions culturelle, sociale et profondément humaine.