Le niveau des taxes est toujours décrié car jugé exorbitant. Parmi 74 présélectionnées, près de 50 sociétés opérant dans les hydrocarbures ont assisté hier à une séance de présentation des détails sur le deuxième appel d'offres de recherche et d'exploitation des hydrocarbures lancé en juin dernier par Alnaft. Parmi les compagnies présentes on peut citer Lukoil (Russie), Talisman (Canada), CC Developpement SAL (Liban), Turkish Petrol ou encore Schell et Repsol et Sinopec (Chine). L'une des préoccupations soulevées par les sociétés à l'hôtel Sheraton a été celle du niveau élevé des taxes et des complications pour leur paiement. Si trois découvertes sont effectuées sur un même gisement, il faut que les entreprises paient trois fois la même taxe et ce, proportionnellement au rythme d'exploitation. Toutefois, les compagnies n'ont pas eu gain de cause sur ce point. Djilali Takherist, directeur au sein d'Alnaft, a répondu simplement que la question des taxes est réglée par la loi sur les hydrocarbures et que les instances de régulation ne peuvent passer outre. L'appel d'offres concerne les périmètres situés dans différents bassins pétroliers algériens du Sud comme Gourara, Illizi, Amguid Messaoud, Berkine et Reggane. Ils présentent un haut potentiel en ressources pétrolières, selon Sid Ali Betata, président du comité de direction d'Alnaft. Les compagnies sauront si elles ont décroché des marchés à la date de l'ouverture publique des offres qui est prévue pour le 20 décembre prochain. La signature des contrats est programmée pour le 16 janvier 2010. C'est la deuxième fois qu'Alnaft lance un appel d'offres après celui de 2008, et ce conformément aux nouvelles dispositions de la loi 05-07 relative aux hydrocarbures.Le premier appel d'offres s'est soldé par l'attribution de 4 périmètres sur un ensemble de 16 proposés. Le nouvel appel d'offres a pour objectif de trouver acquéreur aux gisements qui n'avaient pas intéressé les compagnies l'année dernière. Suite à ce semi-échec, Alnaft a tenu plusieurs rencontres avec les représentants des compagnies pétrolières qui lui ont fait part de leurs commentaires et suggestions, y compris en ce qui concerne les taxes. Alnaft a accepté de ne plus demander que les sociétés soient dotées d'une expérience en matière d'exploitation de GNL pour soumettre leurs offres. Il n'y a pas beaucoup de détails livrés sur les discussions entre les deux parties. Le président du comité de direction d'Alnaft, Sid Ali Betata, a indiqué que cet appel d'offres intervient après que l'agence a analysé les propositions émanant des compagnies pétrolières. Il s'est contenté d'ajouter qu'Alnaft a intégré un certain nombre de points soulevés par les compagnies et qu'il a été tenu compte de leur intérêt dans le choix et la sélection des périmètres offerts en compétition. D'ailleurs, certaines conditions sont imposées pour participer à l'exploitation du gisement d'Ahnet. Les compagnies doivent avoir opéré en propre, et non par le biais d'acquisition dans le gaz et pas seulement à l'intérieur du territoire de son pays mais également à l'étranger, selon Takherist. 300 millions de dollars sont déjà investis par Sonatrch dans trois gisements proposés au partenariat dont celui d'Ahnet. Le P-DG de Sonatrach, Mohamed Meziane, s'attend à une réussite de l'appel d'offres. Il a indiqué que les projets offerts en compétition constituent indéniablement de réelles opportunités d'investissement rarement vues. Il estime qu'il y a là des chances sérieuses pour les compagnies pétrolières disposant d'un savoir-faire et déterminées à bénéficier des potentiels que les périmètres proposés recèlent. Meziane pense que la crise économique ne va pas influer négativement sur l'attractivité de son offre. Les objectifs de la politique de Sonatrach sont aussi explicités. Le P-DG vise par ce choix l'élargissement et le développement de la base de réserve, la mise en évidence de nouvelles richesses et ensuite de nouvelles sources d'approvisionnement des marchés. L'objectif de disposer de 85 milliards de mètres cubes de gaz par an et de 1,4 million de barils de pétrole par jour justifient cet effort. A Ahnet, il est possible de récolter au minimum 4 milliards de mètres cubes et ses potentialités peuvent atteindre 20 milliards, selon Takherist. La commercialisation s'effectuera avec Sonatrach, est-il précisé. Même le secrétaire général du ministère de l'Energie et des Mines, Fayçal Abbas, a fourni des arguments en faveur de l'investissement étranger. Selon lui, le potentiel du domaine minier algérien est riche et a souligné que pas moins de 20 découvertes sont enregistrées chaque année.