Les prix des fruits et légumes et autres produits alimentaires manufacturés sont tout simplement inaccessibles. Le taux d'inflation de 5,7% rendu public par l'Office national des statistiques, qui reste largement discutable vu l'inexistence d'instruments de mesure fiables, se traduit de fort belle manière sur les prix des produits de large consommation, tels les produits alimentaires manufacturés, les légumes et les fruits à quelques jours seulement de la clôture de l'année 2009. A Béjaïa, à l'instar des quatre coins du pays, les prix des fruits et légumes et des produits alimentaires manufacturés (légumes secs, pâtes, riz..) sont tout simplement inabordables et inaccessibles à la grande majorité de la population.Dans les différents marchés hebdomadaires que compte la ville de Béjaïa, considérés relativement moins chers que dans les marchés quotidiens, la pomme de terre affiche entre 50 à 60 DA le kilo, l'oignon à 60 DA, les carottes à 55 DA, les navets à 60 DA, la tomate entre 100 et 140 DA le kilo. Les petits pois et les haricots sont tout simplement hors de portée des bourses moyennes puisque les prix affichés varient entre 120 et 160 DA pour le premier produit et 180 à 240 DA pour le deuxième. Rares sont les consommateurs qui remplissent leurs couffins. «J'achète le strict minimum pour survivre et éviter l'anorexie. D'ailleurs, je me rends très rarement au marché, contrairement aux années précédentes», déclare un retraité rencontré hier au marché de Sidi Ouali. Et son compagnon d'ajouter: «A voir les prix affichés, depuis une semaine notamment, je me demande où va-t-on ainsi. C'est à se demander comment vivent les sans-salaire et autres sans ressources, voilà ce qui ouvre les portes aux maux sociaux.» Quant aux fruits, seules les bananes et les pommes restent relativement abordables. Les deux fruits de saison, les oranges et les mandarines, affichent entre 100 à 150 DA le kg «Pourtant, ce sont des fruits de chez nous qui ne nécessitent pas de frais de transport et autres taxes de douane», se demande un sexagénaire. En outre, la flambée des prix ne touche pas uniquement les fruits et légumes. Elle ratisse large en touchant les autres produits alimentaires manufacturés tels les légumes secs, le riz, les pâtes, les lentilles, les pois chiche, les pois cassés, le riz qui affichent respectivement 180 DA, 160 DA, 140 DA, 80 DA le kg. Le lait, l'autre aliment indispensable, est également touché par la flambée à la suite de la pénurie qui gagne le lait en sachet qui reste fort heureusement subventionné par l'Etat. Un litre de lait en boîte conditionné coûte 70 à 80 DA et le lait en poudre est manifestement hors de portée des consommateurs. Aussi, peut-on calculer objectivement aujourd'hui, en Algérie, le poids des produits de large consommation dans l'indice des prix à la consommation (IPC), ou plutôt la relation IPC-pouvoir d'achat? Cette question reste malheureusement sans réponse faute de l'existence d'un Institut national de consommation et faute de suivi scientifique de l'indice des prix à la consommation. Il faut tout de même signaler que l'absence de l'Etat comme acteur de régulation dans les marchés, contribue directement à l'affolement des prix des produits de large consommation.