Le pire attend les joueurs algériens lors du match retour au Caire. La presse égyptienne parue hier est revenue sur le match de la Ligue des Champions d'Afrique qui a mis aux prises la JS Kabylie et le Ahly. Le ton est à la provocation et la fitna. Le journal gouvernemental El Goumhouria a été le plus virulent. Le quotidien titre sur le «carnage de Tizi Ouzou». Le journaliste affirme que les joueurs égyptiens ont été agressés par les supporters algériens avant, pendant, et après le match. «Notre équipe a été terrorisée par un public survolté. Le bus transportant les joueurs a été attaqué. L'Egypte voulait un match de réconciliation. Ce ne fut pas le cas de l'Algérie.» Le quotidien va encore plus loin en traitant les policiers algériens «de terroristes». El Ghoumhouria a repris une déclaration de l'entraîneur El Badri qui dénigre la JSK en la traitant d'«équipe de quartier», qui ne détient pas de bons joueurs: «Nous avons joué contre une modeste équipe. Cela n' aurait pas dû nous inquiéter. La JSK confortée par un climat de guerre a réussi à marquer son but.» El Badri enchaîne: «Nous avons mené une bataille et non un match.» El Badri a opté pour un autre ton une fois arrivé au Caire, lui qui a tenu des propos très mesurés et très responsables en Algérie. Le quotidien El Ahram, pour sa part, a incombé la responsabilité de la défaite à l'arbitre togolais M.Koko et à ses assistants. D'après ce journal, ces derniers ont failli provoquer une catastrophe avec leurs décisions «injustes» qui ont énervé les supporters et les joueurs du Ahly: «Nous avons frisé une véritable catastrophe. M.Koko et ses assistants n'ont pas assumé correctement leur rôle, donnant un tournant grave à la rencontre.» Mais contrairement au journal El Goumhouria, El Ahram a remercié le service d'ordre qui a maitrisé la situation. «L'ordre a été assuré par 14.000 officiers de police, lesquels ont déployé des efforts considérables pour garantir une organisation parfaite.» El Masry nous apprend que Al Ahly prépare un dossier contre la JSK. Le match, d'après lui, s'est joué dans une ambiance électrique: «Il régnait une tension terrible, pendant (..) Nous avons vu des supporters jeter des pierres sur les joueurs. Ces derniers ont été obligés de se réfugier dans les vestiaires du stade jusqu'à trois heures du matin.» Le journal parle d'un deuxième caillassage subi par le bus égyptien qui n'a pu être constaté par le délégué du match. «Le fait que l'équipe soit restée jusqu'à trois heures et demie du matin dans l'enceinte du stade, n'a pas empêché des masses de supporters algériens de harceler et attaquer le bus qui transportait l'équipe. Après ce deuxième caillassage, les responsables du Ahly ont essayé de chercher le délégué du match, en vain, il a disparu dans des circonstances mystérieuses et nous a donné une fausse adresse. Nous avons contacté tous les hôtels de la ville sans suite.» Les joueurs égyptiens ont rejoint cette campagne contre l'Algérie. L'international Ahmed Hassan a menacé les joueurs algériens du pire lors du match retour. Idem pour Wael Djoumoua qui, rappelons-le, était derrière l'agression d'un policier sur le terrain. Un dossier à suivre.