La Commission européenne et la Fédération européenne des journalistes s'élèvent contre les atteintes aux libertés. Benjamin Ward de l'organisation non-gouvernementale Human Rights Watch, basée à New York, a exhorté le gouvernement français à se plier à la demande de la Commission européenne de cesser d'expulser des Roms de son territoire. Le gouvernement devrait également s'assurer que le démantèlement de campements illégaux de Roms ne prive personne de toit, a-t-il ajouté. Human Rights Watch salue également les injonctions de la Commission européenne qui a demandé à la France d'arrêter de renvoyer des Roms. La Commission a menacé de poursuivre la France en justice pour sanctionner ces expulsions controversées. Viviane Reding, chargée de la Justice et des droits fondamentaux au sein de l'exécutif européen, a notamment dit penser que l'Europe ne serait plus le témoin de ce genre de situation après la Seconde Guerre mondiale. Il est choquant qu'une partie du gouvernement français vienne à Bruxelles dire des choses et qu'une autre partie du gouvernement fasse le contraire, s'est-elle insurgée, à propos de garanties lui ayant été récemment données le ministre Affaires européennes, Claude Lellouche. La Fédération européenne des journalistes a aussi condamné les dérives de l'exécutif français contre les droits de la profession, apportant son soutien au quotidien Le Monde qui dit avoir été victime d'espionnage d'Etat dans l'affaire Woerth/Bettencourt. Si les accusations du journal contre le président français Nicolas Sarkozy se trouvent vérifiées, ce dernier se rend coupable d'une atteinte flagrante à la liberté de la presse, a estimé le secrétaire général de la FEJ, Aidan White. La FEJ apporte son soutien au journal Le Monde qui porte plainte pour atteinte à la protection des sources, ainsi qu'aux syndicats de journalistes qui dénoncent une entrave à l'exercice de la profession. Elle s'inquiète des dérives qui ont eu lieu récemment en France, citant les cas de journalistes travaillant pour Le Point et L'Equipe, actuellement examinés par la Cour européenne des droits de l'homme, et la plainte en diffamation de Mediapart contre le secrétaire général de l'UMP Xavier Bertrand. Une opposition mitigée à l'interdiction de la burqa est venue de l'étranger. Le parti d'opposition en Jordanie, le Front de l'action islamique, a qualifié d'affront à la dignité humaine la décision du Parlement français d'interdire le port du voile intégral dans l'espace public. La principale organisation religieuse d'Indonésie, le pays musulman le plus peuplé, a regretté la décision. «Nous ne sommes pas d'accord avec la loi», a déclaré Amidhan, le président du Conseil des oulémas. Mais cette question n'est pas très sensible car les Indonésiennes ne portent pas la burqa, a-t-il ajouté. Abdel Mouti al-Bayoumi, membre conseil de religieux d'Al-Azhar, a déclaré que le voile intégral, ou niqab, n'a aucune base dans la loi islamique. Rien ne le prévoit dans le Coran ou la Sunna, a ajouté ce religieux. Interrogé sur cette interdiction, adoptée par le Parlement français, il a déclaré la soutenir comme beaucoup d'autres à Al-Azhar. Le gouvernement égyptien cherche lui aussi à décourager le port du niqab, dans lequel il voit la progression d'un Islam fondamentaliste venu des pays du Golfe, où travaillent de nombreux Egyptiens. Selon le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero, les opinions publiques et les autorités des pays étrangers ont bien compris la démarche du législateur. Les gouvernements arabes ne voudront pas gêner les autorités françaises, même si, au niveau des journaux, les articles sont très critiques, estime un ancien ambassadeur. Le Pakistan et l'Iran pourraient exploiter le sujet pour des raisons de politique intérieure, selon lui. Certains pays considèrent la politique étrangère française comme étant de plus en plus anti-arabe et anti-musulmane, relèvent les experts. Mardi dernier, une fouille est entreprise dans la Tour Eiffel à la suite d'une fausse alerte à la bombe. La gare Saint-Michel, dans le centre de Paris, a été aussi évacuée mardi soir, après une alerte à la bombe.