«Nous sommes tous irrités par ces classements arbitraires où l'Algérie occupe tantôt la 109e place, tantôt la 110e ou la 140e», peste Djamel Ould Abbès. En matière de corruption, de liberté de la presse ou encore de développement économique, l'Algérie arrive constamment en bas du tableau. Les membres de l'Exécutif ne ratent désormais aucune occasion pour contester «énergiquement» ces classements qu'ils jugent «iniques». «Souvent, nous sommes tous irrités par ces classements arbitraires où l'Algérie occupe tantôt la 109e place, tantôt la 110e ou la 140e», peste Djamel Ould Abbès, ministre de la Santé. Ce dernier s'exprimait, hier, lors d'un débat autour du Rapport de 2010 sur le développement humain présenté à la résidence d'Etat de Djnan El Mithaq, à Alger, devant les membres du Conseil national économique et social et cinq membres de l'Exécutif ainsi que des représentants diplomatiques. Au cours de son intervention, le premier responsable du département de la Santé n'a pas hésité à faire part de son désarroi concernant les organismes internationaux qui classent continuellement le pays en bas de l'échelle. «Je viens de lire le classement de Reporters sans frontières en matière de liberté de la presse. L'Algérie a été classée à la 133e place. J'interpelle tout le monde! Allez voir combien de titres il y a en Algérie et tout ce qui se dit dans la presse algérienne», ajoute-t-il. Lui emboîtant le pas, Hamid Temmar, ministre de la Prospective et des Statistiques, prend la parole une seconde fois pour affirmer ne pas comprendre ces rapports réalisés particulièrement sur l'Algérie. Comprendre sur quelles bases ils ont été élaborés. «Nous sommes stupéfaits. Même si nous avons cure d'être aussi bas en matière de classement.», a-t-il continué. Cependant, ces nombreux rapports publiés qu'ils soient annuels ou semestriels et qui clouent l'Algérie au pilori se basent, le plus souvent, sur des statistiques communiquées par l'Organisation des Nations unies (Onu). José Grégorio Pineda Salazar du bureau du «Rapport sur le développement humain» au Pnud, l'a souligné en répondant à une question d'un participant. Ce dernier l'a interrogé sur les écarts existant entre les chiffres communiqués par les organisations étrangères et ceux transmis par le gouvernement algérien. «La majorité de nos données proviennent de l'ONU. Celle ci nous transmet ce que l'Etat algérien lui communique (comme chiffres)», explique M.Salazar. Il a plaidé au cours de son allocution pour une coopération plus étroite entre l'Etat algérien et l'ONU. Dans la présentation du Rapport sur le développement humain (2010), José Grégorio Pineda Salazar a mis l'accent sur les énormes progrès qu'a réalisés l'Algérie en la matière au cours des vingt derniers années. Elle figure parmi les pays à «développement humain élevé». Le rapport sorti le 4 novembre dernier, le confirme. «L'Algérie a pu réaliser des résultats remarquables en matière de développement humain», affirme Mamadou Mbaye, représentant résident du Pnud à Alger au tout début de son intervention. L'IDH de l'Algérie a été évaluée à 0,6777. Il est à noter que le meilleur IDH au monde en 2010 a été réalisé par la Norvège avec 0,938, la note parfaite étant 1. Mais même le dernier classement du Pnud sur le développement humain en Algérie, dévoilé hier, ne semble pas pouvoir satisfaire les ministre présents à la rencontre.