Le Parti national démocrate (PND, au pouvoir) arrivait largement en tête avec plus de 200 sièges, selon les résultats officiels annoncés mardi soir. Les Frères musulmans égyptiens n'ont remporté aucun siège lors du premier tour des législatives de dimanche, tandis que le Parti national démocrate (PND, au pouvoir) arrivait largement en tête avec plus de 200 sièges, selon les résultats officiels annoncés mardi soir. Sur les 221 sièges pourvus dès la première phase des élections, 209 sont allés au PND, soit 94,5%. Les Frères musulmans, qui contrôlent depuis 2005 un cinquième du Parlement sortant, n'ont remporté aucun des 508 sièges en lice. L'opposition laïque se partage cinq sièges, dont deux pour le parti Wafd (libéral), tandis que sept candidats indépendants ont été élus du premier coup. La confrérie islamiste avait déjà annoncé qu'elle s'attendait à n'avoir aucun élu dès le premier tour et n'espérait avoir qu'une vingtaine de candidats présents pour le second le 5 décembre. La majorité des 287 sièges restants sera donc disputée par des candidats du PND, qui a présenté plus de 800 candidats en tout. Le scrutin a été marqué par des violences et des accusations de fraude. La Maison-Blanche s'est dite «déçue» par le déroulement de ces élections, en qualifiant d' «inquiétantes» les informations sur les fraudes constatées. La haute commission électorale a tenu à défendre le processus électoral mardi soir. «La commission refuse catégoriquement les allégations de certains que les fraudes ont été le caractère dominant» du scrutin, a affirmé à la presse le porte-parole de la commission, Sameh el-Kachef. «Bien que la commission regrette que ces irrégularités aient eu lieu, elle est satisfaite du fait que les irrégularités n'ont pas influé sur la transparence du premier tour des élections», a-t-il poursuivi. Il a également indiqué que seules 1053 urnes sur 89.588 avaient été invalidées en raison d'irrégularités, en précisant que le taux de participation avait été de 35% avec plus de 14 millions d'électeurs. Dans un communiqué, le parti libéral Wafd a estimé que le gouvernement n'avait pas respecté «la promesse présidentielle de garantir la transparence des élections». Les Frères musulmans ont eux mis leur défaite sur le compte d'élections «truquées», précédées par des centaines d'arrestations dans leurs rangs au cours de la campagne. Mardi, la confrérie a fait savoir qu'elle réfléchissait à un possible retrait. «Nous sommes en train d'étudier si nous continuons ou pas» à participer au processus électoral, a déclaré Mohammed Mursi, un responsable islamiste. Au moins trois personnes ont été tuées par balle lors de heurts entre partisans de candidats rivaux, selon le ministère de l'Intérieur. De son côté, Amnesty International a appelé l'Egypte à enquêter sur la mort, annoncée par des médias et des observateurs égyptiens, de huit personnes lors des violences. Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain, Michael Hammer, a déclaré que «les informations sur des irrégularités dans les bureaux de vote, l'absence d'observateurs étrangers, des embûches imposées aux observateurs locaux, et des restrictions aux libertés d'association, d'expression et de la presse sont inquiétantes». Le pouvoir égyptien ne cache pas depuis des mois sa volonté d'affaiblir la représentation parlementaire islamiste avant l'élection présidentielle de 2011, pour laquelle M.Moubarak, 82 ans, n'a pas encore révélé ses intentions, même si son entourage assure qu'il briguera un nouveau mandat.