Les négociations consulaires entre l'Algérie et la France vont être dures. Halim Benatallah, le secrétaire d'Etat au-près du ministre des Affaires étrangères, chargé de la Communauté nationale à l'étranger, n'y va pas avec le dos de la cuillère. Il a, en effet, critiqué ouvertement les autorités françaises à propos des modalités d'octroi de visa aux hommes d'affaires. Il qualifie ces dispositions prises par les autorités consulaires de «discriminatoires». Elles concernent non seulement les hommes d'affaires et les commerçants mais aussi les journalistes. Benatallah souligne qu'il s'agit de nouveaux obstacles, de nouvelles difficultés pour le mouvement des affaires. Selon lui, ces nouvelles mesures qui touchent les hommes d'affaires et la presse sont discriminatoires. Benatallah, qui a animé ce jeudi une rencontre avec des représentants du patronat, a indiqué que les dispositions qui touchent à la «dignité des Algériens» apportent «de nouveaux éclairages» en prévision des négociations consulaires franco-algériennes prévues pour fin janvier 2011. «L'élément du visa de court séjour sera intégré dans ces discussions consulaires. Car cela pose un problème de dignité des Algériens.» Il estime que le nouveau questionnaire pour l'obtention du visa mis en place par les autorités françaises «comporte des aspects véritablement intrusifs qui laissent supposer que tout Algérien, même s'il est aisé, est un candidat potentiel à l'immigration...!». Il va encore plus loin considérant que «cela ne va pas dans un sens positif». Il faut cependant, rappeler que ces mesures qui sont l'objet de la discorde entre Paris et Alger, concernent la délivrance des visas Schengen. Les commerçants et les hommes d'affaires algériens doivent dorénavant, en vertu de ces nouvelles mesures, s'engager à ne pas demander un titre de séjour et ne pas demander à bénéficier de prestations sociales ou médicales en France. Le consulat oblige même les journalistes de justifier leur hébergement en France pour avoir un visa. Le ministère des Affaires étrangères avait déjà dénoncé ces mesures. Il avait précisé qu'il n'a été «ni informé ni consulté» à ce sujet par les autorités françaises concernées. «Les services du ministère des Affaires étrangères n'ont été ni informés ni consultés au sujet de la nouvelle mesure qui obligerait les milieux d'affaires algériens à s'engager à ne pas demander de titre de séjour ni à bénéficier de prestations sociales ou médicales en France», avait-il indiqué.