A l'instar des autres villes du pays, Constantine fêtera pleinement cette année, le Nouvel An amazigh, (Yennayer) avec l'organisation de trois jours de festivités non-stop. Diverses manifestations artistiques, des expositions et des tables rondes consacrées à l'histoire du Nouvel An amazigh sont à l'ordre du jour. De par sa qualité de capitale berbère, abritant le tombeau de Massinissa, Constantine est considérée comme une ville riche en histoire et la célébration de Yennayer est une tradition culturelle et un devoir historique. Une mère de famille raconte que la veille du Nouvel An amazigh, on s'intéresse à la préparation d'un repas spécial autour duquel se regroupent les membres de la famille. Dans la sienne ajoute cette maman de cinq enfants, on cuisine de «la Asbana» et du couscous. Mais les repas de famille ne sont pas les seuls indices avec lesquels on fête Yennayer, en tout cas, à Constantine, des troupes de danse populaire de Tizi Ouzou et une association de Ghardaïa ont été invitées à se produire aux côtés de l'association Djoussour des arts patrimoniaux. Les festivités seront entamées dès aujourd'hui et dureront jusqu'au 13 janvier, avec des expositions qui seront abritées par les centres culturels Al Khalifa et Malek-Haddad. On raconte aussi que pour la population constantinoise, le Nouvel An berbère n'a pas seulement une large dimension culturelle et identitaire mais symbolise l'histoire d'un rituel lié à une chèvre légendaire. L'histoire de cette chèvre est racontée d'une génération à une autre. La chèvre avait suscité la colère de Yennayer qui correspond à une bonne partie du mois de janvier, en le traitant d'incapable, car on raconte que la bête avec un air d'orgueil s'était vantée d'avoir été épargnée du froid glacial et des crues hivernales de Yennayer. Frustré, ce dernier s'est vengé en empruntant une journée auprès de son frère Fourar. La chèvre, racontent les ancêtres, se remit à trembler de froid. Depuis cette ère on qualifie ce jour de Self El Maâza et à Constantine ce jour-là est fêté avec la préparation d'un plat de pâte appelé «Tridet El Tajin» connu aussi dans certaines régions comme à Jijel par «El Rfis» et on ne doit absolument pas omettre d'offrir une part pour éviter l'ire de Yennayer.