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Ben Brik serait-il devenu mégalomane?
IL SE PREND POUR LE «PÈRE» DE LA REVOLUTION TUNISIENNE
Publié dans L'Expression le 23 - 01 - 2011

Il tente un «coup de force» pour le moins surprenant et inattendu pour en revendiquer la paternité.
Le peuple tunisien, qui a payé un lourd tribut pour mettre fin de façon spectaculaire à près d'un demi-siècle d'oppression, refuse de se faire confisquer sa révolution. Taoufik Ben Brik tente un «coup de force» pour le moins surprenant et inattendu pour en revendiquer la paternité. Jugeons-en: «Qu'on le veuille ou non, je suis le symbole pré-historique de cette opposition à Ben Ali. Je suis le père légitime de la révolution, le Montaigne, La Boétie de la Tunisie. Ce trophée m'appartient», a déclaré l'opposant tunisien dans une interview réalisée par le Nouvel Obs.com.
Une sortie médiatique pour le moins hallucinante pour certains observateurs, mais aussi pour tous ceux qui l'ont soutenu lorsqu'il s'était retrouvé dans les geôles de Ben Ali. Sa grève de la faim qui a duré 42 jours en 2003, lui avait attiré une aura internationale.
Arrêté à la fin du mois d'octobre 2009 par la police, il effectuera une peine de prison de six mois puis il sera libéré finalement le 27 avril 2010 non sans avoir entamé une autre grève de la faim d'une dizaine de jours. Jusque-là, on peut dire que le parcours d'opposant de Ben Brik au système du président renversé est un sans-faute.
La suite provoque des grincements de dents. Le capital sympathie qu'il a mis tant de temps à engranger risque de s'effondrer comme s'est effondrée la dictature de Ben Ali. Il se voit naturellement succéder à l'ex-président exilé. D'où tire-t-il cette légitimité? «Je suis fils de mineur, frère de syndicaliste et de la gauche tunisienne. Je viens d'un village situé à cinq kilomètres de Thala et de Kasserine, où la révolte a été forte...quand je sors, c'est toujours un bain de foule. Mon espace de liberté d'expression a souvent été Internet où j'ai mis en ligne mes écrits. Un média que ces gosses manient très bien. Tapez mon nom sur Google et vous verrez! Je suis partout.» Et que pense-t-il des autres opposants? «Qui connaît Néjib Chebbi, Mustapha Ben Jaafar ou même Moncef Marzouki (opposant historique à Ben Ali, Ndlr) parmi les Tunisiens qui sont descendus dans la rue? Personne! Ils sont inconnus au bataillon! Par contre, Ben Brik, ils le connaissent très bien» répond-il, pris par l'ivresse de ce soudain vent de liberté qui souffle sur la Tunisie et... l'espoir de la conquête du pouvoir. Sur quels soutiens compte-t-il pour s'installer au Palais de Carthage? «Je suis très proche des syndicalistes qui ont encadré cette révolution, des droits-de-l'hommistes, des poètes, des écrivains et des journalistes. Les secrétaires généraux qui ont poussé la centrale syndicale à se rebeller sont mes amis. Ils ont cofondé avec moi la revue L'Arc de la dignité.
Ce sont mes alliés naturels qui soutiendront obligatoirement ma candidature.» ajoute-t-il, sûr de mettre dans sa poche tous ces potentiels appuis. Ben Brik a le droit de se comparer à qui il veut et de se prendre pour ce qu'il n'est pas.
Amoureux des belles lettres et imprégné vraisemblablement de culture française, il s'inspire et prend pour exemple des humanistes du XVIe siècle. La révolution de jasmin s'est voulue plus radicale. Elle se serait identifiée volontairement à un Che Guevara ou plus proche de nous à un Nelson Mandela. Des hommes d'exception qui se sont sacrifiés et fait don de leur personne sans rien attendre en retour.
C'est sans doute pour cela que le soulèvement populaire extraordinaire qui a pris naissance après l'immolation du jeune diplômé reconverti malgré lui en marchand de fruits et légumes et quotidiennement harcelé par les policiers fut converti en révolution. Mohamed Bouazizi n'a pas fait de calcul.
Ce sera à l'histoire de trancher et à prendre en charge et en considération son geste. La Boétie dans son Discours de la servitude volontaire ou le Contr'un a fait un implacable réquisitoire contre la tyrannie, il pose la question de la privation des libertés, Montaigne, soldat, a tenu à ne pas compromettre les siennes. Le premier est mort trop jeune: à 32 ans.
Le second n'a jamais accepté les honneurs. Ben Brik a le droit de rêver. Le peuple tunisien aura le dernier mot. Il choisira librement son président.


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