Le budget de la coopération algéro- française s'élève à plus de 10 millions d'euros en 2011. Le service culturel et de coopération auprès de l'ambassade de France a présenté hier, lors d'une rencontre conviviale avec la presse, les orientations prioritaires de sa politique pour l'année 2011 dans ce secteur stratégique de la relation franco-algérienne dont le budget représente, nous dit-on, une des plus importantes enveloppes de coopération de la France dans le monde, à savoir plus de 10 millions d'euros. En effet, pour présenter les grandes lignes de cette riche collaboration, étaient présents, Son Excellence l'ambassadeur de France, M.Xavier Driencourt, M.Joel Lascaux, conseiller de coopération et d'action culturelle, M.Jean-Marie Lemogodeuc, conseiller adjoint de coopération et d'action culturelle, Mme Loan Forgeron, conseillère presse et communication, M.Thierry Perret, attaché de coopération culturelle et audiovisuelle, et M.Florentin Bruandet, chargé de mission coopération décentralisée. Après la présentation dudit service qui englobe trois axes, à savoir la coopération administrative et institutionnelle, la coopération universitaire et recherche scientifique et enfin la coopération artistique et culturel, M.Driencourt a, dans son allocution d'ouverture et de bienvenue, annoncé la création, cette année, de l'Institut culturel français qui chapeautera l'ensemble des 5 centres culturels français que compte l'Algérie tout en fédérant leurq différentes activités. Ceci entre dans le cadre des réformes enclenchées par l'ex-ministre Bernard Kouchner. Son Excellence l'ambassadeur soulignera, en préambule, la dimension culturelle et publique de la diplomatie française qui constitue dira-t-il «une des dimensions importantes et spécieuses de la politique française». Aussi, nous apprend-il que depuis 2007, l'action au service de coopération et d'action culturelle de l'ambassade de France à Alger a inscrit dans les dispositions du document-cadre de partenariat signé par la France et l'Algérie, en privilégiant trois axes importants: le renforcement du capital humain (coopération universitaire, recherche formation etc. l'appui au développement économique durable, l'accompagnement de la réforme administrative et la modernisation du secteur public, le renforcement de la coopération décentralisée. Evoquant le volet universitaire, ce sont cinq mille vingt-sept visas qui ont été délivrés en 2010 sur les 15.000 dossiers étudiés A cela s'ajoutent 20.000 étudiants qui sont en France dont 300 boursiers grâce à des programmes d'étude français, dont Profas A et B. Près de 60% des étudiants algériens sollicitant ainsi un visa de long séjour pour études sont inscrits en master. Pour M.Lascaux, derrière les chiffres la réalité des rapport en l'Algérie et la France peut être comparé à un iceberg, car entre la partie cachée et immergée il y a ce qu'il appelle une «relation très affective basée sur une coopération, de fluidité, d'intensité, de qualité et de proximité». Il citera l'anecdote des médecins du CHU de Strasbourg qui viennent souvent donner un coup de main à Constantine. Bref, s'il avait à qualifier, encore une fois, cette coopération, ce serait «l'image d'un train qui arrive à l'heure», dira t-il. Cependant, le conférencier ne saura répondre à la question de combien d'étudiants ne retournent pas en Algérie à la fin de leur cursus, tout en avouant que «ça nous échappe. Certains ne reviennent pas mais pas tous», reconnaît-il. Et de regretter aussi que la coopération culturelle ne se limite pas aux régions du Nord sans toucher le Sud exception faite au pôle «coopération décentralisée» qui est notamment implanté à Adrar, El Oued etc. et concerne, le plus souvent, la gestion urbaine, l'agriculture avec une aide de plus de 2 millions d'euros. Abordant le volet de la coopération universitaire et de la recherche qui est «indéniable» selon lui, puisque la France est le premier partenaire de l'Algérie dans ce domaine, il a été souligné que l'Algérie bénéficie de six millions d'euros dans ce secteur. Ce qui constitue plus de la moitié du budget a-t-on appris. 600 conventions ont été signées entre les différents établissements universitaires d'ici et de là- bas. En plus des 120 boursiers de l'an dernier, 180 partiront en formation qualifiante en 2012. 300 projets sont actuellement en cours. S'agissant du volet culturel, ce dernier, très vaste, nous a été déroulé par M.Thierry Perret. Il comprend trois axes, les actions de diffusion, notamment les spectacles, les actions qu'entreprend le Scac via les Ccfs, la publication de livres, l'organisation des masters class, la formation des journalistes entre autres, et enfin le secteur audiovisuel qui consiste à soutenir les projets dans le 7e art mais pas seulement. Cette année ont été appuyés notamment des projets entrant dans le cadre de «Tlemcen capitale de la culture islamique 2011» et celui de Marseille 2013. D'ailleurs, plusieurs journalistes algériens de la Radio nationale ont bénéficié, ces dernières années, de formations à l'étranger. «Le champ de la coopération est assez ouvert avec le cinéma. Reste la télé, avec un souci, celui du passage au numérique», dira M.Joel Lascaux. Parmi les projets cinéma soutenus cette année, le long métrage Ce que le jour doit à la nuit de Bachir Derrais, qui est une adaptation du livre de Yasmina Khadra.