Pour certains, c ́était le match à ne pas perdre, pour d ́autres à ne pas rater. Pourtant, sur le plan sportif et organisationnel, rien ne laissait présager une fin aussi houleuse. Le dernier match de la phase allait s ́annoncer riche en couleurs. Un service d ́ordre impeccable, un public nombreux, un temps printanier et deux écoles de football aussi prestigieuse l ́une que l ́autre. Seulement, il faut reconnaître que les 22 joueurs ont joué contre la pelouse et l ́enjeu, démesurément enflé par certaines parties. L ́état du gazon a énormément gêné les deux équipes, crispées par un enjeu trop vite qualifié de vital par certains, alors qu ́il ne s ́agissait que d ́un symbolique fauteuil de champion de l ́aller qui ne méritait en aucun cas ce qui s ́est passé dans les tribunes, sur la pelouse et dans certaines rues de la ville. Pourtant, le match a été entamé dans un esprit sportif. Les locaux, toujours sous pression quand ils évoluent à domicile ont tenté, grâce à d ́innombrables combinaisons offensives de percer la défense usmiste bien menée par Meftah promu au poste d ́électron libre pour colmater toutes les brèches. Les protégés de Mechri ont essayé de créer le surnombre dans le camp adverse en s ́appuyant sur leurs latéraux Benzerga-Kechamli mais l ́équipe de Soustara qui évoluait selon un schéma 3-5-2 très souple parvenait à chaque chaude alerte à se tirer d ́affaire et à porter le danger par ses fers de lance Achiou et Ouichaoui. Remarquant cette aisance des visiteurs, Mechri, l ́entraîneur du MCO appliquera un marquage strict sur Amour et Achiou ce qui le priva des coups de pouce de ses défenseurs confinés, après un quart d ́heure de jeu dans un rôle strictement défensif. Durant ce premier half seules, deux actions notables sont à relever. La première s ́est située à la 17 ́ quand sur un coup-franc de Tarek Ghoul, la défense locale ne put, pour se dégager, que mettre la balle en corner, alors que la seconde (31 ́), vit Daoud Sofiane étrangement esseulé dans la défense des Rouge et Noir adresser un maître-tir que Mezaïr captera au prix d ́un superbe plongeon. La fin du premier half fut sifflée sur un score vierge par M.Moualef (tatillon, hésitant et critiqué de tous). Au retour des vestiaires, Fergani sentant un bon coup à jouer fit rentrer Bourahli à la place de Djahnine pour donner plus de punch à son attaque. Six minutes plus tard, le baroudeur de Soustara arrivera grâce à la passivité des défenseurs, à l ́état de la pelouse et la complicité de Acimi à marquer pour son équipe. Ce but mit sous pression l ́équipe locale qui perdra alors tout son jeu pour sombrer dans un football tatillon fait de balles hautes catapultées en direction de la défense adverse. Ce jeu fit le bonheur de Meftah, Doghmani ou encore Aribi qui annihilèrent toutes les velléités adverses. La rentrée de Meçabih et de Bermati pour donner plus de fraîcheur à l ́équipe n ́apporta rien de nouveau. Ce fut au contraire Achiou, à la 74 ́ qui, sur contre-attaque perdra une balle de break qu ́il avait au bout du pied. Les coups de sifflet intempestifs de M.Moualef et la tension entretenue par des personnes dans les gradins et autour de la pelouse provoquèrent l ́irréparable. Ce fut une pluie de projectiles qui s ́abattit sur le terrain. La partie s ́arrêtera un bon quart d ́heure avant de s ́interrompre encore. Ce fut la mêlée. Acimi, très fair-play et sportif, montera même dans les gradins pour calmer une partie des spectateurs en furie, mais c ́était sans compter sur des forces occultes qui faisaient tout pour que la rencontre sorte de son cadre. Jets de projectiles, envahissement du terrain, charge des forces de l ́ordre, un état de fait qui poussera M.Moualef à refuser de reprendre le jeu. Les joueurs des deux équipes sont sortis du terrain dans le calme, alors que dans les tribunes et à l ́extérieur du stade c ́était le sauve-qui-peut. Le MCO ne méritait pas ce qui lui est arrivé quant à l ́USMA, elle a admirablement joué le coup puisqu ́elle a gardé la tête froide dans les moments difficiles.