Certaines entreprises étrangères installées dans notre pays ne jouent pas le jeu convenablement. La triche et la ruse font partie de leurs activités préférées. Dans notre dernière édition, dans une autre rubrique, nous avions évoqué le cas de Danone et sa «trouvaille» de faire du marketing en faisant croire que c´est du caritatif. Des confrères ont attiré notre attention sur un cas de la même veine utilisé par la firme Renault opérant en Algérie. Des placards publicitaires publiés dans la presse écrite portent en gros caractères qu´ «avec 400.000 DA, durant le Ramadhan, tout est possible! Même une Renault Symbol». Tous ceux qui n´auront pas vu l´astérisque de renvoi en bas de page se sont laissés prendre. Tous ont cru que la marque a baissé ses prix. A ce prix-là en effet, la surprise était de taille et tout le monde en voulait. La Maruti, seule voiture dans ces prix-là, a trouvé un sérieux concurrent, ont pensé plus d´un. La réalité c´est quoi? En lettres minuscules l´opérateur vous explique que «l´offre n´est valable que pour les clients ayant acheté une Symbol pendant le mois de Ramadhan...Un tirage au sort sera fait chaque semaine pour connaître les gagnants...». En langage honnêtement clair, cela aurait dû être exprimé ainsi: «Ceux qui achètent une voiture pendant le Ramadhan peuvent gagner au tirage au sort le remboursement de la somme de... sur le prix d´achat.» En réalité Danone et Renault ne font rien d´illégal. Les textes législatifs régissant la publicité dans notre pays restent à faire. Les deux opérateurs indélicats ne font que s´engouffrer dans la brèche pour s´en donner à coeur joie. D´ailleurs cela est confirmé par notre ministre de la Communication, Nacer Mehal qui, devant les députés de l´APN, en juillet dernier, a relevé «l´anarchie qui prévaut dans le secteur de la publicité» pour souligner «la nécessité de procéder à une révision globale des textes législatifs et réglementaires du secteur de la communication». Cela n´a évidemment pas échappé à ces opérateurs de haut vol à l´international pour jeter leur dévolu sur l´Algérien, ce tout nouveau venu à la consommation. Qui n´a pas encore les associations en mesure de le défendre. Qui n´a pas encore les avocats spécialisés dans ce genre d´arnaque. Qui n´a pas encore le réflexe de saisir systématiquement la justice. Qui commence à peine à apprendre à faire la différence entre deux offres en apparence identiques. Profitant de ce marasme, les deux opérateurs mettent les bouchées doubles. Cependant et en attendant l´arrivée des textes législatifs, les consommateurs peuvent se protéger contre toutes les formes de tromperies qui les ciblent. L´escroquerie renferme toute une panoplie de formes de malversations dont il est possible de tirer la plus appropriée à un cas précis. La puissance publique a toute latitude d´intervenir dans ces cas-là. Relevons pour finir que ces deux opérateurs dont il est question déploient une activité soutenue pour rafler des parts du marché algérien. Sauf qu´ils le font dans le commercial. Le productif ils s´en vont le faire ailleurs ou, quand ils le font chez nous, par effraction et à la limite du licite. Il faudrait bien en arriver à siffler les «hors-jeu» quand ces entreprises dérapent. Il suffit juste de désigner l´arbitre.