Après avoir été obligés de faire l'impasse sur les péripéties de la rencontre Rwanda-Algérie, comptant pour les éliminatoires de la CAN et du Mondial-2010, les Algériens risquent fort de subir le même sort lors de la confrontation contre la Zambie, prévue le 20 juin prochain. En effet, les négociations avec le détenteur exclusif des droits de retransmission de cette rencontre, la chaîne saoudienne Art Sports, sont toujours au point mort, affirme une source proche de l'ENTV, pour la simple raison que cette chaîne ne veut toujours pas revoir à la baisse son prix pour un direct. En effet, Art Sports exige pas moins de 1,5 million de dollars pour lâcher le signal. “Art Sports fixe le tarif pour un direct à 1,5 alors que nous avons acquis les droits de retransmission pour 22 matches de Coupe du monde pour la somme de 18 millions de dollars. Vous faites vos calculs et vous en conviendrez que le match de phase de Coupe de monde revient largement plus cher qu'une rencontre des éliminatoires. C'est en fait un abus qui ne dit pas son nom, juste fait pour décourager l'ENTV à acquérir les droits, sachant que celle-ci ne peut pas payer cette somme faramineuse. D'ailleurs, nos voisins tunisiens refusent aussi de payer cette somme”, nous confiera notre source. Pis, Art Sports réclame 700 000 dollars pour une retransmission en différé d'une heure de temps et 400 000 dollars de plus de six heures. C'est à ce prix que les Algériens ont pu voir donc Rwanda-Algérie dans la soirée du 28 mars dernier. Notre source nous révélera du reste que l'ENTV est prête à faire un effort qui ne serait pas loin d'une offre à 1 million de dollars pour permettre aux Algériens de suivre en direct le match Zambie-Algérie, pour peu que la direction d'Art Sports daigne faire preuve de réalisme. “C'est une situation de monopole générée par la politique de la Fifa de cession des droits de retransmission qui nous a amenés aujourd'hui à un débusquage de certains pays au point où voir aujourd'hui un match de football est un luxe. Or, par essence, le football est un sport populaire non ?” martèle notre interlocuteur. Et d'enchaîner : “Il n'est pas interdit de tirer des gains d'une éventuelle acquisition, mais il faut admettre que dans le cas d'Art Sports, c'est carrément de la surenchère.” D'ailleurs, depuis l'épisode du match Rwanda-Algérie, les relations de travail entre Art Sports et l'ENTV ont, semble-t-il, changé. Désormais, c'est du donnant-donnant. Tenez, par exemple, la dernière fois lors de la rencontre en Ligue des champions arabes entre l'ESS et l'EST, la chaîne Art Sports n'a réussi à avoir le signal à partir de Sétif qu'après avoir signé un engagement écrit de payer la note de la prestation de services de l'ENTV, alors qu'avant, cela se faisait sur la base d'une simple parole donnée. SAMIR LAMARI