Par décret du 13 juillet 2003, le président Chirac a nommé trois entrepreneurs franco-algériens chevaliers de la Légion d'honneur. La distinction, qui constitue une première, récompense Arezki Idjerouidène, Slimane Azzoug et Kacem Aït Yala pour leur parcours ainsi que pour leurs efforts en vue du renforcement des relations économiques algéro-françaises. Le premier, patron de Go Fast, société de droit français, spécialisée dans le fret aérien, et de la compagnie aérienne Aigle Azur, qui dessert l'Algérie à partir des villes françaises Paris, Marseille, Lyon, a déjà été distingué meilleur manager Pme de l'Île de France. Le deuxième est président du Club 92, une association de chefs d'entreprise franco-algériens pour les échanges économiques entre l'Europe et l'Algérie. “L'esprit mutualiste a payé. Notre Club, à travers ces nominations, a été majoritairement remercié de ses efforts constants depuis 15 ans”, a souligné Slimane Azzoug, après sa distinction. Il convient de rappeler que ce Club a tenté d'encourager les hommes d'affaires algériens résidant en France à investir en Algérie. Mais avec les changements fréquents d'interlocuteurs locaux, son élan s'est trouvé freiné. Contre vents et marée, Kacem Aït Yala, copatron avec son frère Slimane, d'Universal Multimédia, société de droit français, spécialisée dans la fabrication de téléviseurs à écran Plasma, investit dans la réalisation d'unités de production de téléviseurs, de paraboles et de démodulateurs à Oran. Il lui faudra deux fois plus de temps pour achever les unités par rapport à ses projets en France. L'objectif des frères Aït Yala est d'investir 50% des montants en Algérie et 50% en France. La ténacité a payé, puisque les Aït Yala affichent un partenariat avec Thomson pour la fabrication de téléviseurs et de produits blancs (réfrigérateurs, machines à laver…) en Algérie. Dans la foulée, le Président du Club 92 a lancé : “Nous ne traiterons pas avec les apparatchiks. Nous développerons les échanges et l'investissement en Algérie des opérateurs algériens résidant en France à partir de l'Hexagone.” Ce qui suggère que des hauts responsables ou des décideurs ne sont pas là dans le pays pour favoriser les engagements d'hommes d'affaires d'outre-Méditerranée en Algérie. N. R.