Décidément, la fédération internationale n'en finit pas de commettre des impairs à propos des dérapages ayant entouré le match Egypte-Algérie du 14 novembre dernier. Alors que les images de l'agression sur le bus transportant l'équipe nationale ont fait le tour de toutes les télévisions étrangères, notamment européennes, la Fifa présidée par le Suisse Blatter choisit la politique de la fuite en avant en se lavant les mains des incidents survenus lors de la présence des Verts en terre des Pharaons. Mieux, dans un communiqué rendu public hier sur le site de l'instance internationale du football, la haute instance internationale demande aux supporters des deux camps de faire preuve de fair-play afin que le match barrage ait lieu dans de bonnes conditions, balayant du coup les malheureux incidents ayant causé les blessures de plusieurs joueurs de l'EN ainsi que des supporters algériens. “La Fifa demande à l'ensemble de la famille du football et aux fans du monde entier, en particulier ceux concernés par ce match, de respecter l'esprit de fair-play et de faire preuve de la plus grande retenue afin que chaque rencontre se déroule dans les meilleures conditions”, lit-on dans ledit communiqué et de préciser qu'elle “étudie les différents rapports et documents relatifs aux incidents qui ont entouré le match Egypte-Algérie. En attendant que la procédure arrive à son terme, la Fifa ne fera aucun commentaire et ne livrera aucune information sur le sujet. Dans un premier temps, la Fifa doit établir les faits”. À travers ce communiqué, l'on se demande si la Fifa n'essaye pas de tempérer les ardeurs notamment après les nombreuses voix qui se sont élevées ces derniers jours lesquels l'ont accusée de faire dans le deux poids, deux mesures. L'on se rappelle, en effet, qu'au lendemain du “traquenard” posé à la sélection nationale, la puissante fédération internationale s'était limitée seulement à infliger un simple avertissement aux dirigeants du football égyptien alors que le code disciplinaire de la Fifa prévoit le déroulement de la rencontre sur terrain neutre (article 66 du CD) en cas d'infraction grave. Ce qui nous amène à dire que l'instance de Joseph Blatter avait traité cette affaire avec la légèreté la plus absolue. D'ailleurs, pour des cas similaires, voire moins graves, la Fifa d'une main de fer avait pris des décisions sévères (Egypte-Zimbabwe de 1993, Turquie-Suisse, pour ne citer que ceux-là). Une simple insulte proférée par Maradona à l'encontre des gens de la presse lui a coûté deux mois de suspension alors que les Egyptiens ont fait pire sans le moindre effarouchement. “Je ne comprends pas le deux poids, deux mesures de la Fédération internationale de football. On suspend Maradona deux mois pour des insultes proférées en marge du match Uruguay-Argentine, et on ferme les yeux sur les incidents graves qui sont survenus au Caire”, a déclaré Emmanuel Petit, le champion du monde français 1998 lors de l'émission sportive Stade 2 de la télévision française. Sans commentaire !