Comme au bon vieux temps du fameux “Jumbo Jet” de la belle époque, Mahieddine Khalef était présent hier après-midi dans ce stade mythique du 1er-Novembre qui avait fait vibrer toute la Kabylie dans les années folles du club kabyle. Et comme aux plus belles heures de gloire d'un temps qu'on croyait révolu, les Canaris s'en sont donnés à cœur joie pour atomiser littéralement cette équipe annabie qui était pourtant venue à Tizi Ouzou avec la ferme intention de continuer sur sa lancée euphorique de ces dernières semaines, et de postuler éventuellement au poste tant envié de leader que le Mouloudia d'Alger devait laisser provisoirement vacant eu égard au report de son match face à l'Entente de Sétif. Présent à l'hôtel Amraoua aux côtés des joueurs avant le match puis encore présent — et bien présent ! — dans les vestiaires kabyles avant le coup d'envoi et durant la pause-citron, Khalef a su certainement galvaniser les troupes même s'il se défend d'être l'homme providentiel, lui qui a beaucoup de respect et de considération pour ses deux anciens poulains Mourad Karouf et Arezki Amrouche qu'il a tenu à féliciter pour l'excellent travail qu'ils effectuent actuellement à la barre technique de la JSK. “En aucun cas, je ne voudrais me substituer à deux jeunes techniciens qui font du bon boulot depuis quelque temps, mais disons que ma présence à l'hôtel Amraoua et au stade du 1er-Novembre a dû faire plaisir au staff technique et aux joueurs qui étaient surmotivés sur le terrain et ont donné libre cours à leur génie, leur joie de jouer et surtout leur rage de vaincre, ce qui prouve que cette jeune équipe de la JSK est prometteuse mais perfectible”, nous dira Mahieddine Khalef, visiblement ravi de retrouver son ancien temple du 1er-Novembre, lui qu'on n'avait pas vu dans les parages depuis quelque temps déjà. En tout cas, visiblement dopés par cet invité de marque, les coéquipiers de Meftah auront littéralement survolé une rencontre qu'ils auront menée à leur guise et se sont payé de très loin leur plus belle prestation de la saison. Pour une fois, les absents — et ils étaient nombreux encore une fois — auront eu vraiment tort car les Canaris se sont payé une belle balade agrémentée d'un incroyable festival offensif face à une USM Annaba soudainement pétrifiée et qui, vraisemblablement, ne s'attendait guère à un tel cauchemar en terre kabyle. Pourtant, les Kabyles avaient débuté laborieusement la partie et ils ont quelque peu cafouillé durant presque une mi-temps avant de voir le revenant Yahia-Chérif secouer énergiquement le cocotier. On jouait pratiquement la 40' de jeu lorsque le maestro Maroci, toujours égal à lui-même, ajustait un centre judicieux qu'Aoudia déviait malicieusement de la tête au milieu d'une défense annabie quelque peu fébrile et Yahia-Chérif arrivait à point nommé pour battre de très près l'infortuné gardien Houamed et ouvrir de fort belle manière les hostilités. Ce but assassin encaissé peu avant la pause allait être fatidique et sonner malheureusement le glas pour les visiteurs surtout que, dans leur lancée, les locaux réussirent alors le break juste après le repos. Un corner bien botté par Tedjar et le jeune stoppeur Belkalem s'élevait de tout son énorme gabarit pour claquer une tête terrible en pleine lucarne 48'. Et lorsque ce diable de Aoudia réussira, à l'heure de jeu, à crucifier ses ex-coéquipiers sur une belle tête décroisée à ras du poteau, il était dit qu'il n'y avait plus de match. Certes, le même Aoudia voulait même se faire plaisir devant son ancien club qu'il avait quitté l'été dernier en bénéficiant d'un penalty logiquement sifflé par l'arbitre international Djamel Haïmoudi, mais l'excellent gardien Houamed déviait courageusement le cuir (79'). En fait, ce ne fut que partie remise puisque ce sera le sympathique Bellabès, entré en fin de match à la place du canonnier Tedjar, qui se paya la cerise sur le gâteau en clôturant la marque de fort belle manière sur une reprise de tête foudroyante sur un corner du vaillant capitaine Meftah à l'ultime minute de la partie (90'). Il ne restait plus aux supporters kabyles qu'à savourer une aussi belle victoire et apprécier la baraka du revenant Mahieddine Khalef qui n'exclut pas l'éventualité de revenir régulièrement au stade du 1er-Novembre et, pourquoi, pas envisager son retour aux affaires du club kabyle, comme il nous le confirme d'ailleurs dans un long entretien à paraître demain dans ces mêmes colonnes.