Le long métrage Les hors-la-loi du réalisateur algérien Tewfik Farès – première production nationale en couleur sortie le 29 décembre 1976 –, réalisé en 1968, est une fiction qui emprunte le mode western pour évoquer la résistance algérienne à la colonisation française. Commentant ce genre d'expérimentation, le réalisateur Tewfik Farès avait déclaré : “Je pense que c'est un des plus grands genres cinématographiques si ce n'est le plus grand, peut-être le plus spécifiquement cinématographique dans sa forme.” Le synopsis du film raconte l'union de trois Algériens, détenus en prison pendant la colonisation. Slimane a déserté pour enterrer son père, Ali est injustement compromis par la femme d'un colon, Moh vole plutôt les fermiers aisés. Révoltés par un système qui les avilit, ils s'évadent puis gagnent le maquis. Les Aurès est le lieu symbolique choisi pour y faire dérouler des combats de la guerre de Libération algérienne. Une palette d'acteurs talentueux y interprète l'histoire de ces personnes qui se vouent totalement à la cause de leur pays en empruntant les chemins dangereux. Sid Ahmed Agoumi, reconnu plus tard pour son immense talent, campe un déserteur justicier. Le désormais célèbre réalisateur Mohamed Chouikh joue le révolté. Sans oublier l'incomparable comédien Cheikh Nourredine, l'acteur français Jacques Monod, Jean Bouise sur un fonds musical de Georges Moustaki. En ce temps-là, Farès avoua qu'il avait “envie de faire un film qui me permette ces grandes actions, cette espèce d'évasion dans un décor, dans un paysage, dans cette sorte d'appel de l'aventure, et je voyais ça, techniquement comme un challenge”. Le scénariste a confié aussi qu'en “faisant Les hors-la-loi, mon but n'est pas seulement de divertir le spectateur. C'est aussi traiter d'une partie d'une époque qui touche à notre histoire”, comme pédagogie de l'histoire véhiculée dans le film. Pour lui, le film c'était “plus important de réapprendre cette histoire populaire au public algérien et français, plutôt que de faire simplement le panégyrique, forcément faux, de la Révolution”. Les chevauchées, les duels à coups de fusil, les évasions épiques inscrivent durablement le film dans la production étatique de l'époque.