Un programme d'action a été élaboré par le comité des activités culturelles et artistiques de la wilaya de Tizi Ouzou, en collaboration avec la direction et la Maison de la culture, les éditions Tira (écriture), etc. Ouvert hier, ce programme, qui s'étalera jusqu'à demain, est consacré principalement à un colloque scientifique sur l'œuvre de Belaïd Ath-Ali, premier écrivain en tamazight de Si Muhend ou-M'hend, dit-on. Il intervient en commémoration du 60e anniversaire du décès de l'enfant d'Azru Uqellal, un village d'ex-Michelet (Aïn El Hammam). Dès l'ouverture, hier, de ce colloque, une multitude de conférences ont été programmées à cette occasion avec notamment Abdennour Abdeslam, journaliste-auteur, Youcef Merahi, secrétaire général du Haut-Commissariat à l'amazighité (HCA), Amar Mezdad, écrivain-auteur, Brahim Mohand-Arezki, diplômé de l'Inalco. Les conférenciers auront traité respectivement des thèmes, tels que “Le texte de Belaïd Ath-Ali, un modèle idéal pour notre école”, “La littérature amazighe, de l'oralité à l'écrit”, “Belaïd At-Ali, aqbayli meskin” et “La biographie de Belaïd Ath-Ali”. En outre, des récitals poétiques, présentés respectivement par Nourredine Aït Slimane, Hamid Aït Slimane, Kamel Rahmane et Lynda Koudache, ont succédé dans la même journée à l'ensemble des conférences. Aujourd'hui, mercredi 12 mai, journée anniversaire de la mort du regretté Belaïd Ath-Ali, ce sont Nourredine Bellal, enseignant et étudiant en magister au département de langue et littérature amazighes (DLLA) à l'université de Béjaïa, Nadia Berdous, docteur en littérature au DLLA de l'université de Bouira, Mohand-Akli Salhi, enseignant au DLLA de l'université de Tizi Ouzou, qui animeront d'autres conférences débats autour de divers thèmes, notamment “Belaïd Ath-Ali, un auteur à (re)lire”. Ces conférences seront suivies dans l'après-midi par celles de Ameziane Amar, enseignant à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco) et de Rabhi Allaoua, docteur en linguistique au DLLA de l'université de Béjaïa. Azru Uqellal, village natal de Belaïd Ath-Ali, dans la commune de Aïn El Hammam (à quelque 45 km au sud-est de Tizi Ouzou), attend demain matin, la visite des organisateurs du colloque et notamment de l'ensemble des scientifiques, érudits de langue et littérature berbères, animateurs des conférences et autres récitals de poésie. Né présumé en 1909 et décédé le 12 mai 1950 (à 41 ans), Belaïd Ath-Ali, de son vrai nom Izarar Belaïd, a connu l'errance et surtout les affres de la Seconde Guerre mondiale, puisqu'il est mobilisé dès son déclenchement, en 1939, et y brilla par son intelligence en obtenant notamment le grade de sergent-chef, et ce, jusqu'en 1943, avant de déserter et rejoindre son village natal. Son instruction scolaire dans la langue de Molière, il l'arrachera après des années passées dans son école d'Azru Uqellal, mais tétée surtout de sa maman, titulaire d'un brevet d'études et monitrice de la langue française, exploit rarissime pour tout “indigène” à cette époque.