Ce match retour entre la JSK et le Nadi Al-Ismaïly fut véritablement une copie conforme du match aller, dans la mesure où ces chaudes retrouvailles algéro-égyptiennes auront donné lieu à un duel à “couteaux tirés”, qui a donc tenu toutes ses promesses. Et pour cause, les deux équipes en présence ne s'étaient pas fait de cadeaux durant les 90 minutes de la partie et cette belle empoignade aura finalement tenu en haleine la foule record qui s'était entassée tant bien que mal dans un stade du 1er-Novembre plein à craquer comme aux plus belles heures du mythique “Jumbo Jet africain”. Il est vrai que les Egyptiens d'Ismaïlia étaient venus à Tizi Ouzou pour jeter toutes leurs forces dans la bataille et jouer ainsi leur dernière chance de qualification pour les fameuses demi-finales de l'épreuve. Mais voilà qu'en face, la JSK, déjà tout auréolée de sa qualification précoce pour le carré d'as de la compétition, tenait à parachever son chef-d'œuvre en beauté et aspirer ainsi à une belle victoire de prestige qui lui permettrait aussi de sceller définitivement cette place tant enviée de leader d'un groupe pourtant très difficile. C'est ce qui fait que les deux formations n'ont même pas eu droit au round d'observation habituel et sont rentrées directement dans le vif du sujet. D'emblée, la JSK mit la grosse pression dans le camp égyptien et à trois reprises, les attaquants algériens auraient pu faire plier le gardien international Mohamed Sobhi, si Yalaoui (3'), Aoudia (10') et Tedjar (15') avaient fait preuve de beaucoup plus de maîtrise et de sang-froid face à la cage visiteuse. Et si les Canaris imposèrent un premier quart d'heure infernal à leurs hôtes du jour, il faut savoir que ces derniers ont admirablement résisté à la tornade kabyle pour relever progressivement la tête et aller inquiéter, à leur tour, la citadelle Vert et Jaune. Comme une bête blessée, Al-Ismaïly se lança énergiquement dans une sorte de révolte qui donna bien des frissons aux défenseurs kabyles et aux milliers de spectateurs soudainement pris de peur et d'angoisse. Et heureusement que la JSK avait la chance de posséder, ce soir-là, un véritable chat bondissant en la personne du jeune gardien de but, Malek Asselah, qui aura sauvé, héroïquement, ses coéquipiers d'un véritable scénario catastrophe. Dites-vous bien que le portier kabyle a sauvé pas moins de… trois balles de but, grosses comme ça, et ce, en déviant magistralement des tirs canons de Ahmed Khyri (30'), Moatassem Hussein (35') et Mohamed Homos (40'). Tout le stade du 1er-Novembre retint alors son souffle car la JSK venait de frôler la correctionnelle face à une excellente équipe égyptienne constellée, elle aussi, de joueurs internationaux à l'image de Amro Soulaya, Moatassem Hussein, Ahmed Khyri, Mohamed Homos et le gardien de but Mohamed Sobhi. Certes, il y eut cette courte panne d'électricité qui avait quelque peu perturbé l'équipe égyptienne peu avant la pause et lui a quelque peu cassé son rythme infernal, mais les Egyptiens reprirent leur cadence infernale après le repos, notamment en zone médiane et en attaque, et les Darawich se sont encore créé deux bonnes occasions de but (55' et 65') qui auraient pu, certainement, changer la tournure des évènements. Heureusement que la JSK a fait valoir, une fois de plus, sa solidité défensive (un seul but encaissé en cinq matches !) et le duo Geiger-Bouhellal réussira finalement un coaching gagnant à la 70', en incorporant à la fois Chérif El-Ouazani à la place de El-Orfi et, surtout, le virevoltant attaquant nigérian Azuka à la place du capitaine Douicher. Finalement, ce fut bien l'habituel “bazooka” de la JSK qui parviendra à transpercer magistralement la citadelle égyptienne. Un joli centre venu de la droite, une belle remise de la tête de l'athlétique Aoudia qui aura pesé énormément sur la défense adverse et ce diable d'Azuka surgissant au milieu de la défense égyptienne hébétée, pour fusiller, littéralement à ras de terre, l'infortuné Sobhi (87'). Le stade du 1er-Novembre s'était alors transformé en un véritable volcan de fumée et de feux de Bengale. Al-Ismaïly venait de mettre les deux genoux à terre face à une JSK triomphante qui venait de confirmer, gaiement, sa suprématie dans ce véritable groupe de la mort. Dehors, tout Tizi était déjà en fête et la ville des Genêts a eu bien du mal à fermer les yeux en cette folle soirée de football à la gloire de la JSK africaine. Ils ont dit… Alain Geiger : “C'est la victoire du cœur. Je suis fier de mes joueurs qui ont joué avec leurs tripes et ont arraché une belle victoire face à une très bonne équipe d'Ismaïlia. Ce fut un match très ouvert entre deux équipes qui ont joué l'offensive à outrance. Il y aurait pu avoir beaucoup plus de buts de part et d'autre, mais les deux gardiens ont étalé toute leur classe. Personnellement, je tire chapeau à notre merveilleux public qui a encore joué son rôle de douzième homme et je suis particulièrement ému d'avoir vécu une ambiance aussi folle.” Kamel Bouhellal : “La JSK n'a fait que confirmer son excellent parcours en Ligue des champions et sa place de leader est tout à fait méritée dans un groupe, pourtant, très difficile. Personnellement, je suis satisfait des joueurs remplaçants incorporés en seconde mi-temps et qui ont apporté un plus. C'est de bon augure pour la suite du parcours car cela ne fait qu'augmenter notre échiquier de joueurs titulaires. Ceci dit, préparons-nous pour les demi-finales et, pourquoi pas, pour la finale, inch'Allah !” Mohand-Chérif Hannachi : “Je suis content pour nos joueurs et nos supporters, je suis heureux pour la Kabylie mais aussi pour toute l'Algérie. Que demande le peuple ? C'est quand même merveilleux de donner tant de bonheur et de fierté à tout le peuple algérien. Je suis aussi heureux pour Azuka que j'ai toujours estimé et apprécié. J'ai toujours dit que c'est un très bon joueur et j'espère que notre staff technique lui donnera beaucoup plus de chance cette année car il a besoin de beaucoup plus de temps pour exprimer son immense talent.” Malek Asselah : “C'est vrai que j'ai eu la chance de réussir quelques arrêts déterminants mais c'est toute l'équipe qui a gagné. Personnellement, je n'ai fait qu'assumer correctement mon rôle et Azuka a fait le reste. Je suis content pour lui et pour toute l'équipe de la JSK qui a honoré, une fois de plus, tout le football algérien. Cela va nous encourager pour préparer, comme il se doit, les demi-finales.” Izu Azuk : “En rentrant sur le terrain, j'avais des fourmis dans les jambes et j'avais le pressentiment de marquer, car les Egyptiens se sont jetés en attaque et il y avait donc de beaux espaces à exploiter dans leur défense. Je suis heureux d'avoir signé le but de la victoire pour mon équipe qui méritait cette victoire. Une chose est sûre, je ne suis pas prêt d'oublier ce but toute ma vie.” Marck Wotta : “C'est une grosse frustration pour moi et pour mon équipe car ce match était aisément à notre portée. Mis à part le premier quart d'heure où la JSK a exercé une grosse pression et aurait pu ouvrir le score, je pense que nous avons dominé presque tout le match et nous nous sommes créé une bonne demi-douzaine d'occasions de buts, mais toutes enrayées par un excellent gardien de but algérien. Je regrette que cette panne d'électricité nous ait perturbés au beau milieu de notre domination mais je dis bravo à cette belle équipe de la JSK qui mérite d'aller en finale.” Mohamed Homos : “Je pense que nous avons fourni une bonne prestation et nous aurions pu aspirer largement à la victoire, mais la JSK a été plus chanceuse et surtout plus volontaire. L'essentiel est que ce match s'est déroulé dans un esprit de sportivité et de fraternité. Bravo à nos amis de la JSK qui méritaient amplement leur qualification et ont la possibilité de décrocher le trophée cette année.”