C'est quand même difficile de se remettre d'une aussi grosse déception que celle qu'elle a connue la JSK la semaine dernière en demi-finale de la Ligue des champions d'Afrique, mais il faut rappeler qu'elle est habituée à ce genre de situation pour ne pas dire à ce genre de passe de relais. Connus pour étant de grands voyageurs aux quatre coins du pays, mais aussi du continent, les Canaris du Djurdjura ont été contraints de changer de train, mais cela ne semble pas les avoir indisposés. Bien au contraire, comme une locomotive qui a changé de gare et de voie ferrée, la machine kabyle n'a trouvé aucune peine à carburer à plein régime et à retrouver sa vitesse de croisière dans un championnat national qu'elle aura quelque peu oublié ces dernières semaines pour mettre tout son cœur et sa dignité dans son terrible challenge africain, et ce, avant de reprendre sa place et sa notoriété à l'échelle nationale. La Ligue des champions d'Afrique ayant été consommée de fort belle manière, même si le club kabyle est passé tout près d'une première finale historique en Champion's League, les dirigeants kabyles, et à leur tête le président Hannachi et le duo technique Geiger-Bouhellal, ont aussitôt appelé à la mobilisation générale pour réussir le nouvel aiguillage du train kabyle. Et ce fut donc dans l'optique de la gagne que les camarades de Aoudia ont effectué leur premier déplacement en championnat. Heureuse coïncidence, c'était bien dans le stade de Bordj Bou-Arréridj où ils avaient essuyé leur premier échec de la saison dernière pour le premier coup de gong du championnat 2009/2010 que les Canaris ont tenu à rectifier le cours de l'histoire et à annoncer donc la couleur pour un nouveau challenge plein de promesses et d'espoir. En fait, ce premier déplacement de la saison 2010/2011 ponctué d'une victoire nette et sans bavure face au CABBA local vient nous rappeler, comme par hasard, le parcours élogieux et euphorique de la JSK conquérante qui s'est adjugé le dernier titre national il y a trois ans à peine sous la houlette de Moussa Saïb. À Bordj Bou-Arréridj, la JSK a prouvé que son élimination regrettable en Coupe d'Afrique n'a pas laissé de séquelles. Mieux encore, la compétition africaine a donné beaucoup plus de confiance et surtout de rythme à la formation kabyle qui a donc fait preuve de culot et de rage de vaincre pour s'en aller l'emporter aisément en terre bordjienne sans que personne n'ait trouvé à redire, sinon quelques supporters surexcités qui ont tout cassé sur leur passage en fin de partie et que le bus kabyle n'a pas échappé à ces dépassements regrettables pour le football algérien, mais aussi pour le CABBA local déjà confronté à de grosses tracasseries de début de saison. Après avoir négocié judicieusement la première mi-temps (0-0), la JSK a réussi à passer la vitesse supérieure en seconde période pour faire alors la différence. Tout heureux de retrouver le chemin de la compétition, lui qui a tellement souffert da sa privation de Coupe d'Afrique, le néo-kabyle Younès s'est payé le grand plaisir d'ouvrir le score sur penalty à la 72' avant que le canonnier Tedjar ne scelle le beau succès kabyle sur un véritable obus dont lui seul a le secret (80'). Deux matchs joués, deux victoires et deux matchs retard encore à jouer face au CRB la semaine prochaine à Tizi Ouzou puis prochainement encore à Oran face au Mouloudia local, la locomotive kabyle semble bien partie pour réussir un bel itinéraire cette saison. “Après la fin de la belle aventure africaine, il fallait enchaîner positivement en championnat et je pense que les gars ont bien compris le message. C'est de bon augure pour la suite du championnat”, dira le coach suisse, Alain Geiger, qui a accueilli avec une grosse satisfaction la réaction héroïque et salutaire de ses poulains sans pour autant verser dans l'euphorie et l'excès de confiance car la JSK est appelée à subir trois tests importants en l'espace d'une semaine de folie. Il faut bien se dire que les Canaris accueilleront mardi à Tizi Ouzou un adversaire coriace qui a pour nom l'ASO Chlef, autrement dit une équipe qui carbure à plein régime en ce début de saison. Vendredi, la JSK devrait passer encore un sérieux test à Béjaïa où le fameux derby kabyle s'annonce très chaud comme d'habitude, et ce, avant d'accueillir, quelques jours après, plus précisément le 2 novembre, le CRB en match retard. N'est-ce pas que la JSK est appelée à sortir le grand jeu si elle veut réellement postuler, cette saison encore, pour la course au titre comme cela a été déjà annoncé par les dirigeants kabyles.