Notre pays fait un bond de 29 places et quitte définitivement le Top Ten des Etats les plus exposés à la violence. Selon Maplecroft, un cabinet d'expertise britannique, la menace terroriste a considérablement baissé en Algérie. Dans son classement annuel, rendu public lundi dernier, cette organisation fait sauter 29 places à notre pays. Elle le classe à la 36e position, alors qu'il faisait partie, auparavant, du Top Ten des Etats les plus exposés à un risque d'attaque terroriste. L'Algérie occupait, en effet, la 7e place. Maplecroft base son agencement sur le nombre, la fréquence et l'intensité des activités terroristes. Le dernier classement couvre la période entre juin 2009 et juin 2010. À sa lecture, on découvre que l'Algérie n'est pas plus menacée que les Etats-Unis d'Amérique, se trouvant à la 33e position. La France occupe la 44e place, le Royaume-Uni la 46e et l'Allemagne la 70e. En Europe, la Russie et la Grèce sont désignées comme étant les pays les plus en danger. Le premier est la cible d'attaques de mouvements séparatistes du Caucase. Le second est confronté à un risque récurrent d'attentats de la part des groupes d'extrême gauche. Contre toute attente, l'Irak et l'Afghanistan ne sont pas les premiers de la liste. Ils sont surclassés par la Somalie, où Maplcroft a enregistré 556 actes terroristes entre juin 2009 et juin 2010. La violence est le fait des Chebab, une organisation islamiste en guerre contre un gouvernement provisoire fragile. La Somalie est suivie par le Pakistan où 2 000 personnes ont été tuées depuis 2007. Le Yémen culmine à la 9e place. Les attentats manqués contre les Etats-Unis font de lui, aujourd'hui, la base arrière d'Al-Qaïda. Il y a quelques semaines, un colis piégé a été découvert à bord d'un avion. En décembre 2009, un étudiant était arrêté en possession d'explosifs dans un avion d'American Airlines à destination de Detroit. Les investigations dont il a fait l'objet ont révélé qu'il avait effectué un séjour dans un camp d'entraînement d'Al-Qaïda au Yémen. Cent quatre-vingt-seize pays ont été ciblés par le classement de Maplcroft. Selon le professeur Alysson Warhurst, présidente de Maplcroft, les investissements dans le monde sont tributaires de la situation sécuritaire de chaque Etat. En Algérie, la menace terroriste a, pendant longtemps, constitué un barrage à la venue d'hommes d'affaires étrangers. Aujourd'hui, les obstacles sont plutôt bureaucratiques et législatifs. Mais, l'existence de difficultés de cette nature n'empêche pas les firmes étrangères de s'implanter dans notre pays. Au cours d'un récent séjour en Algérie, Alistair Burt, ministre d'Etat britannique chargé de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient, a affirmé que le Maghreb est une région de croissance qui offre au Royaume-Uni des opportunités économiques. Il a rappelé que son pays est l'un des plus gros investisseurs étrangers en Algérie. Pourtant, si les dividendes du partenariat commercial font saliver les Britanniques, sur le plan sécuritaire, ils continuent toujours à désigner notre pays comme une destination à risque et dissuadent leurs ressortissants de s'y aventurer.