Pour la première fois à Oran, l'artiste plasticien Karim Sergoua expose seul ses œuvres au CCF d'Oran, où c'est déroulé le vernissage de l'exposition samedi soir, sous le titre de “Elan de vie versus Elan de vie”. Diplômé de l'Ecole des Beaux-arts d'Alger en 1985, Sergoua a, depuis, sut séduire les amateurs de peinture en réalisant des œuvres qui ont été exposées dans plusieurs galeries en Europe et en Algérie. Pour le plasticien attachant, émotif et ouvert, cette exposition du CCF d'Oran lui a permis d'aller à la rencontre de ceux et celles qui suivent son parcours et son évolution artistique, avec en prime cette fois, l'agréable surprise de rencontrer une délégation de jeunes artistes venue de Mascara. Ces derniers étaient tout aussi heureux de cette rencontre et avides d'échanges. Ce sont 25 œuvres qui sont exposées, tantôt avec des supports conventionnels, comme ses acryliques sur toile, sur papier mais surtout sur ce qui est l'expression favorite de Karim Sergoua, c'est-à-dire du bois, comme ce dernier nous l'a expliqué : “J'aime les matériaux qui me racontent une vie. Je suis quelqu'un de très tactile. Je ne crois pas à la réflexion mais aux odeurs, aux touchers, à l'histoire.” En effet, ces œuvres sur bois dégagent chaleur et histoire, renforcées par son choix artistique de rendre les traits traditionnels des tatouages de nos mères, les traits rupestres des premiers hommes artistes dans les grottes de l'extrême sud algérien. Il faut dire que cet artiste plasticien, qui enseigne aujourd'hui à l'Ecole de beaux-arts à Tipasa, s'est fait connaître justement pour sa démarche et sa volonté de remettre en cause les supports classiques, ce qui l'amène, aujourd'hui, à s'offusquer que pour le Grand prix de la peinture d'Algérie, le règlement exige encore le support classique, la toile à l'huile. Et il poursuit : “Il faut des prises de position, être anti-conformiste en quelque sorte, remettre en cause les supports avec lesquels on travaille. Ce n'est pas folklorique que de travailler sur le bois avec des traits rappelant notre tradition rurale.” À découvrir donc au Centre culturel français d'Oran cette exposition ouverte le 5 février.