Le secrétariat exécutif national de la Confédération des cadres de la finance et de la comptabilité (CCFC) s'est réuni le 24 juillet dernier. Dans un communiqué, parvenu à la rédaction, le secrétariat exécutif national de la CCFC, critique sévèrement la gestion du département des Finances. “La gestion du ministère de la grande dépense est opaque. Elle se fait ailleurs ; ses fonctionnaires sans âme, acquis aux laboratoires, préférant leurs intérêts et ceux de leurs sponsors (clans)”, accuse la CCFC. “Au lieu d'avoir une politique financière basée sur l'entreprise, la richesse et la relance de l'économie nationale, ils s'entêtent à défendre l'échec, en usant d'un équilibre précaire par la confection de lois de finances figées, dont le fond n'a pas changé depuis l'Indépendance.” Le CCFC estime que les règlements et les instructions répressifs de l'administration fiscale et douanière sont en inadéquation avec les réalités du pays et du monde. “Les statistiques sont biaisées pour les besoins politiques ; elles ne reflètent pas la réalité du terrain. La gestion des finances publiques et les dossiers sensibles relèvent du domaine réservé de l'argentier et de rares cadres appartenant au clan”, affirme le communiqué. La CCFC indique que “les cadres honnêtes payent les erreurs des politiques par vengeance, par rapport à leur neutralité. Ils sont livrés à la vindicte populaire, comme étant des criminels, des anti-Algériens”. L'organisation que préside Karim Mahmoudi qualifie “d'utopie” la réforme financière et bancaire, précisant que “les banques sont des annexes du Trésor. Elles donnent des crédits aux bons élèves, au moment où elles l'interdisent aux récalcitrants”. La CCFC estime que “la modernisation bancaire et des institutions financières, à ne pas confondre avec la réforme, exige une nouvelle catégorie de managers indépendants, compétents, convaincus de l'utilité vitale des nouvelles technologies de l'information”. Le communiqué fait état d'un “problème du commandement” qui “se pose avec acuité au ministère de la grande dépense”. “Aucune politique de formation ; les promotions se font en fonction d'allégeances. Pas de compétence ; les cadres sont livrés à eux-mêmes”, constate le CCFC, citant la nouvelle loi sur les professions d'experts-comptables, commissaires aux comptes et comptables agréés, comme “une preuve de manque de respect flagrant envers les professionnels”. “Les cadres du secteur sont bloqués dans leur carrière et leur grade, livrés à l'injustice et se sentent étrangers dans leur propre pays”, dénonce la CCFC, mettant en garde le responsable du secteur, lui demandant “d'ouvrir le dialogue dans les plus brefs délais”. Le secrétariat exécutif national de Confédération des cadres de la finance et de la comptabilité s'est, également, exprimé sur les réformes politiques et institutionnelles. “Les membres auraient souhaité qu'un débat public contradictoire sur les réformes soit organisé dans les médias, les communes, les daïras, les wilayas, les universités et au niveau national, afin de permettre aux Algériens(e) de s'exprimer librement et sans contrainte. Ce processus de dialogue libre pouvait déboucher sur une conférence nationale, présidée par une commission autonome, pour aboutir à la rédaction d'une nouvelle constitution porteuse d'espoir”, lit-on dans le communiqué. La CCFC a, également, critiqué le Conseil national économique et social, qualifié “d'institution non représentative”. L'organisation que préside Karim Mahmoudi annonce qu'elle invitera les syndicats autonomes et des experts pour un forum sur l'économie à la rentrée sociale.