RESUME : les enfants sont heureux et soulagés que sa colère soit tombée et qu'elle ne pense pas à les quitter. Habiba s'en veut de les avoir négligés. Omar décide de ne pas rentrer tout de suite, le temps qu'elle oublie un peu. L'oncle Bachir le surprend en venant le voir… 23eme partie -Quel bon vent t'amène ? Le vieil homme sourit alors qu'Omar le regarde de la tête aux pieds. Il porte un beau costume gris et un burnous blanc. - Je voulais avoir de vos nouvelles, comme j'étais de passage, dans la région ! Comment va Habiba ? - Bien, bien… - Hamdoullah… Omar s'est juré de ne plus aborder le passé de sa femme même s'il ne cesse d'y penser. Il voudrait en savoir plus sur son défunt mari. - Lui as-tu parlé de ma proposition ? demande Bachir. - Oui, je pense qu'elle finira par vendre, répond Omar en souriant devant la joie qui brille dans ses yeux. Moi, j'y tiens. On n'a rien à faire avec… - Oui, vous habitez trop loin. - Mais dis-moi, de quoi est mort le mari de Habiba ? Il s'agit bien de Saïd ? - En effet. Mais pourquoi me poses-tu la question ? - C'est vital pour moi. Raconte, le prie Omar. - C'est une vieille histoire, commence Bachir. Ils s'étaient fréquentés avant le mariage. Comme leur relation était connue de tous, les parents du garçon ont été contraints à la demander en mariage. Cependant, il y avait un cousin qui l'aimait et qui menaçait de le tuer s'il se mariait avec elle ! - Continue ! - Personne n'a pris ses menaces au sérieux. Le mariage a été vite programmé, seuls les proches étaient invités, poursuit le vieil homme. Tout se passait bien jusqu'au lendemain de la fête… Le cousin avait fait irruption ! Il avait tiré deux coups, tuant le père de Habiba et son mari ! - Oh non ! La pauvre... - Le cousin est toujours en prison ! - La pauvre, je comprends pourquoi elle souffre encore, murmure Omar. Elle se comporte comme si elle était responsable de ce qui s'était passé ! La vie ne l'a pas gâtée. - Ne lui dis surtout pas que je t'ai raconté, le prie le vieil oncle. Elle le prendrait mal. Maintenant tu la comprends mieux ? - Merci, je comprends pourquoi elle ne sourit presque pas. - Oui. Je te serais reconnaissant de lui reparler de la vente des lopins de terre. Elle n'en a pas vraiment besoin pour vivre ! Tu ne vas pas l'abandonner ? Tous au village la prenaient pour un porte-malheur ! - Non, jamais ! Omar lui souhaite un bon retour. Il est bouleversé par ce qu'il venait d'entendre. Il a l'impression d'étouffer. Il ferme son commerce et se met à marcher dans les rues. Il ne cesse de penser au drame qu'a vécu sa femme. Il a de la peine pour elle. Il s'arrête devant une boutique où sont exposées de jolies toilettes pour femmes. Il ignore ce qui pourrait lui plaire mais il tient à rentrer à la maison avec des cadeaux. Même s'il sait qu'ils ne pourront pas effacer le passé et la guérir de sa peine. (À suivre) A. K.