L'échange de “gentillesses” par presse interposée entre le président de la Ligue professionnelle de football, Mahfoud Kerbadj, et son vice-président Abdelkrim Medouar augure-t-il d'une crise de confiance au sein de l'instance ou résulte-t-il d'une simple lutte organique ? Difficile d'y répondre pour le moment, mais une chose est sûre, le président de l'ASO, le numéro deux de la LFP, a sans doute voulu prendre ses distances par rapport à un fonctionnement de la Ligue professionnelle qu'il juge “dirigiste et surtout pas suffisamment consensuel”. En d'autres termes, Medouar accuse Kerbadj de vouloir installer une certaine “omerta” au sein de la ligue, à un moment où les clubs réclament plus de transparence et veulent surtout être associés à la prise de décision. Du reste, le boss de l'ASO ne se gêne aucunement pour rappeler à Kerbadj qu'il s'est déjà éloigné des revendications de la défunte association des présidents des clubs professionnels, association qu'il menace, en termes à peines voilés, désormais, de réactiver avec ses pairs pour faire contrepoids. De là à dire que Kerbadj fait face à une opposition naissante, il n'y a qu'un pas à franchir. D'ailleurs, ce n'est pas un hasard si le premier responsable de la ligue tente de lâcher du lest en annonçant qu'une réflexion a été entamée pour “voir comment réduire la sanction du huis clos”. Kerbadj sait très bien que l'histoire du huis clos qui devait être consommé par le CRB contre la JSK et non pas contre le MCO lui a sans doute porté préjudice, en ce sens que la ligue n'avait pas à reporter l'étude d'un dossier concernant le club cher au président de la LFP sous peine de susciter tant de suspicion. La facilité avec laquelle la LFP prononce les huis clos aussi. Et Medouar, sans doute au parfum de ce qui se trame à la base, a voulu profiter de cette conjoncture défavorable à la ligue pour faire entendre une voix divergente et ouvrir par-là même le bal de la contestation.