Cette rentrée 2011 aura vu s'ouvrir plus de 300 000 nouveaux postes dans les différents secteurs de formation, dont plus de 180 000 stagiaires et plus de 150 000 apprentis, qui ont opté pour la voie professionnelle et qui viendront s'ajouter aux 283 000 stagiaires déjà en formation. Les candidats à ce type de formation ne se bousculent pas et les inscriptions sont largement en dessous des prévisions. Ce déficit aurait pour raison principale le taux de réussite record aux examens du secteur de l'éducation nationale. Quand on sait l'état de notre école et toutes les grèves qu'elle a subies ces dernières années, on se pose des questions sur ces taux faramineux. Une question cruciale se pose sur le manque de coordination entre : le ministère de l'Education nationale, le ministère de la Formation et de l'Enseignement professionnels et le ministère du Travail de l'Emploi et de la Sécurité sociale, et ce, malgré les efforts fournis. Mais cela ne semble pas suffire ; entre accès aux universités permis par l'un et formations qualifiantes ou diplômantes proposées par les autres, il n'est pas évident de s'y retrouver. Résultat, les formations restent vides, et ce, malgré l'accord signé entre le secteur de la formation et de l'enseignement professionnels et celui de l'éducation nationale avec la mise en place de cellules d'écoute et d'orientation et d'accompagnement dirigées par des professionnels pour sensibiliser les jeunes sur l'importance d'apprendre un métier et les différentes spécialités offertes au niveau du secteur. Le fait qu'il y ait peu de candidats pour ses métiers, a bien entendu pour conséquence un manque d'artisans et d'ouvriers qualifiés. C'est la conséquence indirecte de la dévalorisation de ce type de métiers. Cette déconsidération conduit au détournement des jeunes de la formation professionnelle et des métiers manuels. Ce secteur souffre d'un manque d'information considérable. Arrivés en fin de scolarité en échec scolaire, les jeunes préfèrent se faire entretenir par leurs parents plutôt que d'entamer une formation qui leur offrirait un métier, mais dont ils ne veulent pas entendre parler tellement ce type d'apprentissage et les métiers auxquels il conduit sont en disgrâce dans notre société. Et à l'intérieur même de ces formations les préjugés font rage, puisque certains secteurs comme l'informatique ne peuvent plus répondre à la demande, quand d'autres spécialités telles que la maçonnerie restent désespérément vides. Des efforts ont été consentis par le gouvernement pour remédier à cette situation. Ainsi l'Algérie consacre 26% de son budget à son système éducatif dont 5,8% à la formation et à l'enseignement professionnels. La réforme du secteur de la formation et de l'enseignement professionnels pour la période 2009-2014, vise notamment la réhabilitation de la formation professionnelle à travers la valorisation et le rétablissement de la considération des métiers manuels et de l'artisanat, des métiers du BTP, de l'agriculture, de l'hôtellerie du tourisme et de l'hydraulique, pour accompagner les grands projets de l'Etat. Ce programme insiste notamment sur l'introduction des TIC. Réhabilitation qui doit passer par une bonne information dans les directions, et une orientation des élèves qui échouent scolairement vers ces formations, tout en leur expliquant au mieux les raisons de cette réorientation, pour qu'ils n'aient pas la fausse impression d'être dirigés vers une voie de garage. Enfin, les opérateurs économiques devront être partie prenante de cette réforme, il faudra compter sur eux pour la définition des besoins du marché qui permettra de fixer les spécialités à enseigner. Pour conclure, la formation professionnelle est un élément fondamental dans la relance économique de notre pays. c'est le lien entre compétences, savoir-faire et employabilité. C. A.