Désormais, l'attribution d'une ligne de transport routier sera assujettie à des critères objectifs et répondant aux normes des besoins des populations. Cette mesure touchera toutes les activités confondues de transport. L'Organisation nationale des transporteurs algériens (Onta) vient de monter au créneau pour appeler au gel des lignes et à moderniser le schéma directeur de transport des voyageurs et de marchandises, mais aussi le gel des licences d'exploitation de taxis compteur. “Nous demandons le gel immédiat des lignes de transport et à constituer des commissions de wilaya pour étudier tout dossier de délivrance de licences d'exploitation ou de son gel à cause de l'absence d'un schéma national. Cet état de fait a causé une anarchie sans précédent dans le secteur et a provoqué une escalade dans les accidents de la circulation”, note l'Onta dans un appel lancé en direction des transporteurs. Cette organisation estime que les stations et les agences de transport sont caractérisées par une saturation et une anarchie totale, ajouté au cauchemar des embouteillages dans les grandes agglomérations. Cet appel est également motivé par une croissance astronomique des accidents de la circulation que certains transporteurs provoquent, sachant que 12 millions de voyageurs sont quotidiennement transportés à travers les 48 wilayas du pays. D'où cette interpellation de l'Onta d'appliquer rapidement le permis à points et de supprimer définitivement le système basé sur le retrait du permis de conduire aux transporteurs. Le nombre de morts et de blessés enregistrés cette année, soit 4 000 morts et près de 40 000 blessés, a également fait réagir cette association qui appelle “l'ensemble des transporteurs à s'impliquer dans la sensibilisation contre le phénomène des accidents que ce soit dans les enceintes des stations et des agences ou encore dans le milieu professionnel”. Mieux, et pour juguler le fléau de saturation dans les agglomérations, l'Onta appelle aussi les présidents des Assemblées populaires communales (APC) à instituer des commissions locales pour étudier les besoins des populations en matière de transport, selon les critères de densité et du nombre d'habitants au sein des quartiers et des cités. Ces études et autres propositions devront être expédiées aux Directions des transports de wilaya qui statueront sur la nécessité d'attribuer ou de geler la demande d'attribution. Plus explicite, la délivrance des lignes de transport devra obéir à des paramètres objectifs afin de mettre fin à l'anarchie. Pour une première, cet appel se veut une détermination de l'Onta à mieux organiser un secteur névralgique, en mettant un terme à la complaisance dans la délivrance des licences d'exploitation de lignes et à instaurer une visibilité dans la gestion du secteur. Partant du constat de cette organisation, qui reconnaît par ailleurs la responsabilité des transporteurs dans la recrudescence des accidents de la circulation, le gel des lignes de transport, toutes activités confondues, ne peut qu'être justifié surtout que le gouvernement algérien, à travers le dispositif de l'Ansej et de la Cnac, a récemment décidé de durcir les critères d'attribution des lignes avant d'y mettre définitivement un terme. FARID BELGACEM