L'invité de la Chaîne III, M. Sidi M'hamed Ferhane, a laissé entendre que ce sont les augmentations des salaires qui ont porté vers le haut les importations. “Compte tenu de la tendance, nous allons atteindre certainement 45 à 46 milliards de dollars sur l'année”, a estimé “L'invité de la rédaction” de la radio Chaîne III, précisant que sur les 11 mois de l'année, les importations ont atteint 42 milliards de dollars. M. Sidi M'hamed Ferhane parle d'une année spécifique. Le directeur des prévisions et des politiques au ministère des Finances a laissé entendre que ce sont les augmentations des salaires qui ont porté vers le haut les importations. Selon lui, la hausse des importations a concerné surtout les biens alimentaires et les biens de consommation industriels, essentiellement les véhicules et les céréales. “La demande interne s'est orientée vers l'importation”, souligne M. Ferhane. Le directeur des prévisions et des politiques au ministère des Finances a affirmé que la loi de finances 2012 a été élaborée en tenant compte de l'environnement extérieur et intérieur. La loi de finances a pris en compte la possibilité d'une baisse des prix du pétrole. Le prix de référence fiscal du baril de pétrole brut est maintenu à 37 dollars, niveau qui a été retenu depuis l'élaboration de la loi de finances complémentaire pour 2008. Le prix du marché du baril de pétrole Sahara Blend est prévu de se situer à 90 dollars en 2012. “C'est un prix raisonnable pour 2012 et tous les experts s'accordent à dire que les prix se situeront entre 90 et 100 dollars le baril”, affirme M. Ferhane, indiquant que l'encours du Fonds de régulation des recettes (FRR) atteindra entre 5 000 à 5 500 milliards de DA (environ 75 milliards de dollars) à la fin 2011. “Depuis sa création en 2000, le FRR a été crédité d'un montant de 10 588,8 milliards de DA généré exclusivement par les plus-values annuelles des produits de la fiscalité pétrolière. Les prélèvements sur la période considérée (2000-2010), constitués par les remboursements du principal de la dette publique (2 600,2 milliards de DA), les remboursements des avances de la Banque d'Algérie (608 milliards de DA) et les financements des déficits du Trésor (2 537,9 milliards de DA), ont atteint 5 746,0 milliards de DA, soit un taux de prélèvement, sur la période 2000-2010, de 54,3%”, lit-on dans la note de présentation de la loi de finances 2012. “Il n'y a pas d'opacité dans la gestion de ce fonds. Il est affiché sur le site du ministère des Finances. On peut voir le cheminement de ce fonds depuis 2000 jusqu'à 2010”, a affirmé M. Ferhane. Des évaluations ont été faites, le Fonds de régulation des recettes peut couvrir entièrement les déficits qui pourraient survenir au cours des trois prochaines années. Les disponibilités du FRR qui devraient sécuriser la dépense publique sur la période 2012-2014 “ne peuvent constituer une source de financement pérenne en raison d'une part de la volatilité des prix des hydrocarbures, et d'autre part de l'incompressibilité des dépenses courantes, constituées principalement de rémunérations et de charges sociales y afférentes”, relève la note de présentation de la loi de finances 2012. Mais pour le directeur des prévisions et des politiques au ministère des Finances, les dépenses publiques des rémunérations finiront, après leur forte augmentation enregistrée en 2011 et prévue pour en 2012, par se stabiliser à compter de l'exercice 2013. La loi de finances 2012, signée hier par le président de la République, a consacré 2 850 milliards de DA pour les salaires du personnel et plus de 1 300 milliards DA pour les transferts sociaux, ce qui a conduit à augmenter les dépenses de fonctionnement de plus de 10%, par rapport à la loi de finances complémentaire de 2011 pour les porter à plus de 4 600 milliards de dinars. M.R.