Alors que la direction de l'éducation de Mila a programmé un lycée à Tamoula, en vue de mettre fin aux misères endurées par les élèves, l'APC refuse de l'implanter dans cette localité périphérique. La commune montagneuse de Menar Zaraza, située à l'extrême nord-ouest de la wilaya de Mila, vit la discorde entre les populations de ses différentes localités. Néanmoins, cette discorde se fait plus ouverte entre les gens de Tamoula et ceux de Toumsalt. Après les regrettables événements qui ont marqué cette localité la semaine passée, au sujet de l'implantation d'un nouveau lycée accordé à la commune, nous nous sommes rendus, samedi, sur les lieux pour constater l'évolution de la situation. Ce qu'on a découvert dépasse tout entendement. Perchée à près de 1200 m d'altitude sur le flanc d'un massif montagneux, au milieu d'un environnement fortement boisé, Tamoula, notre première halte, manque pratiquement de tout : l'eau, le transport scolaire, l'aménagement urbain, en plus de la dégradation des locaux des rares services étatiques disponibles... Mais les habitants, au nombre de 12 000 environ, veulent un lycée à Tamoula, pour atténuer les souffrances des 550 lycéens, dont plus de 200 filles. à ce propos, Mahmoud Mourad, membre du conseil consultatif de l'APC, nous dira : “Près de 550 élèves scolarisés au lycée de Toumsalt, le chef-lieu communal, doivent se lever avant 6h pour pouvoir rejoindre leur établissement situé à près de 10 km. Et une fois là, ils doivent recourir au système D pour se restaurer, car ce lycée ne possède pas de demi-pension. En outre, nos filles font face quotidiennement à des dépassements de la part de jeunes délinquants sur les lieux où elles se réfugient pendant la pause de midi. Cette situation a poussé des dizaines de filles à abandonner les études.” Soulignons à ce propos que la direction de l'éducation de Mila a programmé un lycée à Tamoula, mais l'APC refuse de l'implanter dans cette localité périphérique. “Le second lycée que nous a accordé la direction du secteur ne sera pas implanté à Tamoula”, nous dira le P/APC au téléphone. “On ne peut implanter un équipement comme celui-ci à Tamoula, c'est contraire à la loi. Ensuite, on a encore des déficits au niveau du seul lycée du chef-lieu : quatre classes sont délocalisées dans une école primaire”, nous explique-t-il. Par ailleurs, notre passage dans la région nous a permis de découvrir des rues délabrées, un bureau de poste exigu et entièrement dégradé, un manque visible d'eau et de bonbonnes de gaz butane et une population complètement déprimée, qui ne jure que par le maintien du projet de lycée annoncé par les autorités ou le divorce avec cette commune. “Ou bien on nous donne le lycée, ou bien nous demandons à être rattachés à la commune de Djimla, dans la wilaya de Jijel”, nous dira le responsable du bureau postal de la localité. K B