La diaspora algérienne établie à l'étranger commence à s'organiser de manière plus sérieuse et efficace. Le processus de structuration est enclenché avec la création de l'Association internationale de la diaspora algérienne (Aida). Cette organisation a pour vocation de s'implanter dans chaque pays où se trouve une communauté algérienne afin de promouvoir et faciliter son intégration et de la fédérer autour d'actions à destination des 7 millions d'Algériens installés outre-mer. Ce sont des chercheurs, des managers, des experts, des universitaires de renommée mondiale qui ont fait leurs preuves à travers le monde. Ils sont plus de 1 million et demi diplômés des universités occidentales. Ils ont réussi ailleurs, mais n'oublient pas leur passé, le point de leur départ… “Nous sommes là, venus apporter notre aide à l'Algérie. Car, l'Algérie nous a éduqués. Il est grand temps de lui rendre ce qu'elle nous a donné”, lance tout de go Farid Mohamed Mazouni, membre de Aida au cours d'un forum sur le rôle de la diaspora algérienne des Etats-Unis dans le développement économique en Algérie, en guise de gratitude pour son pays d'origine. Ils souhaitent renvoyer l'ascenseur à leur pays mais de la façon la plus professionnelle possible. Dans ce cadre, ils ont été sollicités pour venir expliquer le success-story de leurs start-up (jeune entreprise). Ils ont, pour cela, toutes les qualités et compétences requises en la matière. Tout ce capital expérience et savoir-faire, ils sont prêts à le mettre au service de l'Algérie, au profit, notamment des jeunes diplômés désireux de créer leur propre société. Le choix de création de start-up comme thème de cette rencontre n'est pas fortuit. Il est le vecteur de toute croissance économique. De l'ensemble de la diaspora, 200 000 sont, selon des statistiques avancées par un intervenant, des décideurs avec une manne financière évaluée à environ 100 milliards d'euros, engrangée grâce à leur travail et aux efforts qu'ils ont consentis. Une trentaine d'Algéro-Américains, dont la plupart sont installés dans la Silicon Valley, veulent ainsi mettre en place des ponts entre l'Algérie et les USA, concrétiser des partenariats et créer des réseaux d'activité. L'objectif principal assigné à ce forum, organisé hier, vise à élaborer une feuille de route qui sera appliquée à court, moyen et long terme. La start-up : le vecteur de la croissance économique À l'instar des autres nations, l'Algérie envisage de lancer des partenariats stratégiques avec sa diaspora. Un grand pourcentage des génies du monde a été formé dans les universités occidentales. Ces derniers ont réformé le système éducatif de leur pays d'origine et y ont également répandu des idées, de l'argent. L'Algérie ne peut de ce fait être en retrait de cette démarche. “Cette élite, qui forme la diaspora algérienne, ne se considère pas comme des super-Algériens. Au contraire, ils apprécient le génie des Algériens avec qui ils souhaitent travailler”, tient à préciser un intervenant, membre de l'Aida. Le Dr Kamel Ounadjela, qui est félicité par le président Obama pour ses travaux de recherches, avoue que la réussite ne peut être atteinte sans l'existence d'une technologie différenciée, d'une propriété intellectuelle. Pour lui, il faut avoir la capacité de s'adapter à l'économie de marché et au contexte local. Il faut savoir s'entourer, suggère-t-il, de talents et de main-d'œuvre appropriée. L'investissement, affirme le patron de la société Calisolar, spécialisée dans la production de plaques pour panneaux solaires, doit se faire avec un financement adéquat. “Plutôt que de les saupoudrer de cash, il faut accompagner les entreprises à travers un système d'audit efficace”, remarque-t-il. L'Algérie semble s'intéresser à la méthode de mise en place de start-up pour développer son économie, victime de 20 ans de gestion socialiste suivies de 20 ans de basculement vers l'économie de marché... Des incubateurs destinés à l'encadrement de pépinières d'entreprises initiées par de jeunes entrepreneurs ont été implantés dans quelques régions du pays. Celui de Sidi-Abdallah englobe en son sein 75 start-up. Le secteur de l'enseignement supérieur dispose de 4 autres incubateurs dans les wilayas d'Oran, Ouargla, Tizi Ouzou, Annaba. Pour l'année en cours, il est recensé 15 projets de recherche innovants en France dans les domaines de l'agroalimentaire, l'informatique, l'industrie. Parmi ce lot, huit ont été retenus par le jury et seront présentés d'ici au mois de juin prochain. Ils seront financés par l'Union européenne à raison de 35 000 euros et à 10 000 euros par l'Algérie. Un test a été effectué en 2011 où il a été sélectionné 3 projets parmi 5 qui seront financés par des bailleurs de fonds algériens entre autres l'Ansej. B K