Des sit-in à ne plus en finir. Le collectif des concierges d'Alger ne décolère pas et sa protesta ne s'essouffle pas. La réponse des pouvoirs publics est à chaque plus violente, selon les témoignes des protestataires réprimés à chaque fois avec violence. Encore hier, dans un communiqué adressé à notre rédaction, le collectif dénonce une des situations des plus intolérables devant ce qu'ils qualifient “de cause juste”. Ils réclament, en fait, l'achat de loges qu'ils ont occupées depuis au moins trois décennies et pour certains depuis 1958. À cela, les pouvoirs publics opposent une indifférence totale dans la mesure où leur cri de détresse n'est pas entendu mais pas seulement. Les contestataires dont la plupart ne sont que des vieilles dames sont malmenées à chaque rassemblement devant le ministère de l'Habitat et finir par arrêter le porte-parole ainsi qu'un autre membre du collectif. Ces derniers incarcérés à Serkadji comparaîtront aujourd'hui devant le juge près la cour de Sidi-M'hamed. “Les deux hommes sont présentés devant le procureur de la République pour une soi-disant agression d'un agent de l'ordre public suite à une plainte déposée par ce dernier. Ils sont transférés à la prison de Serkadji le 22 mars et comparaîtront devant le juge près de la cour de Sidi-M'hamed le 26 mars 2012 à 9h”, indique un document. Joint hier par téléphone, un membre du collectif nous a assuré de la mobilisation des concierges d'Alger qui, selon lui, n'abdiqueront devant aucune intimidation. “Il est inadmissible et inacceptable pour nous de voir notre représentant et l'un de nos membres incarcérés. Un représentant qui s'est battu pendant plus de deux années pour toutes ces familles.” Et de préciser : “Abdelkader Eddalia est passé par toutes les voies légales pour la régularisation de la situation des anciennes concierges. Il a cru en une justice sociale de ce pays et a combattu la politique des deux poids, deux mesures puisque l'Office de promotion et de gestion immobilière aurait vendu plus de 600 loges de concierge à leurs occupants.” Les concierges d'Alger persistent et signent et leurs revendications sont claires et justifiées. “Nous ne demandons pas plus qu'un droit, le droit au logement selon la Charte des droits de l'Homme, nous avons occupé des habitations depuis trois générations pour certains, nous avons été au service de l'Etat et celui des voisins pendant des années, nous méritons une retraite paisible et tranquille comme il se doit. Les solutions ne manquent pas du tout à ce problème, il suffit de donner la chance aux négociateurs pour se comprendre.” N S