Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a exprimé sa “solidarité" aux diplomates algériens encore détenus au Mali, qui “se trouvent entre les mains du terrorisme", ainsi qu'à leurs familles respectives. Comment se porte aujourd'hui la diplomatie algérienne ? C'est l'une des questions principales posées, hier, au siège du ministère des Affaires étrangères, à Alger, et qui est restée pratiquement sans réponse. Dans son allocution d'ouverture des travaux de la rencontre, organisée à l'occasion de la Journée nationale de la diplomatie (8 octobre), le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a préféré parler du travail diplomatique inscrit “dans les combats pour un monde plus juste et plus équitable", en assurant que la diplomatie restera fidèle aux sacrifices consentis par nos martyrs. Il a également exprimé sa “solidarité" aux diplomates algériens encore détenus au Mali, qui “se trouvent entre les mains du terrorisme", ainsi qu'à leurs familles respectives. Le ministre a, en outre, assuré que la diplomatie “continuera à travailler dans l'intérêt de la communauté algérienne à l'étranger". Par ailleurs, il a honoré neuf familles des “victimes du devoir national", à savoir les familles de Mohamed Seddik Benyahia, Ahmed Baghli, Abdelkader Bellazoug, Mohand Lounis, Abdelaziz Belani, Salah Fellah, Ali Belaroussi, Belkacem Touati et Hocine Laâssel. Des médailles ont ainsi été remises aux familles concernées, par le MAE en personne, ainsi que par Rédha Malek, Smaïl Hamdani et Bouabdallah Ghlamallah, respectivement anciens Chefs de gouvernement et ministre des Affaires religieuses. L'autre partie de la rencontre, consacrée à la conférence sur le rôle joué par la diplomatie algérienne, pendant la guerre de Libération nationale et après l'Indépendance, a été animée par Smaïl Hamdani. Faisant face à un parterre composé de ministres, dont le chef de la diplomatie, d'anciens et de jeunes diplomates, de responsables de parti politique, du directeur général de la Sûreté nationale (DGSN) et de celui du Conseil national économique et social (Cnes), ainsi que de représentants des médias nationaux et de cadres du MAE, l'ex-diplomate a rappelé que l'Algérie a des frontières avec sept pays, citant nommément le Maroc, la Tunisie, la Libye, la Mauritanie, le Sahara Occidental, le Mali et le Niger. “Nos frontières sont claires. Il y a des textes et des bornes pour le prouver", confiera-t-il plus tard, à Liberté. Dans son exposé, M. Hamdani est revenu sur la définition de “l'intégrité territoriale", selon l'OUA (devenue UA), qui énonce que “le respect des frontières existantes au moment de l'accession à l'Indépendance". Autrement dit, il n'est pas question de “frontières héritées de l'ère coloniale". “Ce sont des frontières de résistance", a-t-il expliqué. Quant à la définition de la diplomatie, elle renvoie à la base à “un rapport de force" et aux “intérêts", d'après M. Hamdani. Pour ce dernier, “on ne fait pas de sentiment", lorsqu'il s'agit des relations diplomatiques. Lors du débat, le conférencier a laissé entendre que “la rupture des relations" avec les pays “n'est pas une solution". De plus, il a refusé de commenter l'état actuel de la diplomatie algérienne, ses difficultés en matière de communication et aussi certains événements récents qui interpellent le MAE, à l'exemple des derniers développements observés au Mali et du rôle étrange de la francophonie qui, faisant fi de la légalité internationale, a inclu le Sahara Occidental dans la carte du Maroc. “On ne fait pas de la diplomatie sur la place publique", a déclaré l'ancien Chef du gouvernement, en se permettant toutefois un petit commentaire sur le mouvement de la francophonie. “Pas de chaise vide", a-t-il soutenu. Au tour de Mourad Medelci de reprendre la parole pour avertir que dans la diplomatie, “nous ne pouvons pas tout dire", surtout sur “les dossiers chauds". “Nous n'avons pas de tradition de diplomatie déclarative. Nous faisons un travail de fond", a cependant reconnu le ministre, avant de promettre d'organiser prochainement une rencontre avec les médias nationaux, pour discuter des thèmes restés en suspens. H A