Presque trois ans après son lancement et avec une période de transition de 5 ans, soit jusqu'à 2015, la Fédération algérienne de football (FAF) envisage d'opérer une première décantation dans la formule de professionnalisme adoptée l'été 2010. Motivé par les nouvelles orientations de la FIFA en matière de prise charge moderne des clubs de football et mis en place à travers une batterie de mesures (cahier des charges) par la fédération de football, le projet va connaître, selon des indiscrétions émanant de la commission ad hoc FAF-MJS, présidée par Mohamed Raouraoua et mise sur pied par l'actuel ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Tahmi, une réforme dans le fond et dans la forme. Le constat de faillite générale des sociétés actuelles fait l'unanimité au sein des observateurs. Du coup, les clubs dits pros ont le choix entre mettre la clé sous le paillasson ou accepter la réforme de l'Etat, qui, pour ne pas perdre la face dans un projet initié par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, affiche sa disponibilité à injecter de l'argent via les sociétés nationales. D'abord dans la forme : il s'agit pour les chargés du dossier au sein de la commission ad hoc de la nécessité de revoir à la baisse le nombre des clubs en Algérie. Il passera de 32 à 16 clubs, dixit le premier responsable du sport. Autrement dit, et comme l'avait révélé Liberté en exclusivité, dans notre édition du 25 novembre dernier, de limiter le professionnalisme à la Ligue 1. À partir donc de la saison prochaine, seuls les clubs de D1 seront professionnels et doivent répondre aux exigences du cahier des charges de la FIFA. Il faut savoir en effet que la puissante instance mondiale, à travers la circulaire 1128 promulguée le 28 décembre 2007, a fixé la saison 2013 comme date butoir à toutes les fédérations qui lui sont affiliées pour professionnaliser leurs clubs. À défaut, les équipes algériennes seront privées de participation à des compétitions internationales. Le projet doit être finalisé avant la fin de la saison. À travers le rachat – et c'est là la forme – décidé à un haut niveau politique de l'Etat, via la société pétrolière Sonatrach et ses filiales comme Naftal, Tassili Airlines et Enafor, les pouvoirs publics ont déjà mis la machine en marche, “nationalisant" les clubs du MCA, CSC, MCO et la JSS. L'USMA appartenant déjà au groupe Haddad, cela nous fait donc 5 clubs déjà professionnalisés selon la version des décideurs, les vrais, pas ceux qui passent leur temps sur les plateaux de télévision à nier l'évidence, car affirmer que Sonatrach a décidé seule en ce qui concerne le rachat des quatre clubs cités plus haut relève tout simplement de la mauvaise foi ! Reste donc 11 clubs à professionnaliser. La question sera délicate. D'autres sociétés publiques seront sans doute mises à contribution par l'Etat soucieux de garantir une certaine stabilité en prévision des prochaines échéances électorales. Sinon c'est le branle-bas de combat assuré chez les autres qui n'ont pas hésité du reste à montrer leur mécontentement aux pouvoirs publics, accusés de faire de la politique politicienne à travers un rachat sélectif des clubs. S. L.