Une journée d'étude sur “La violence urbaine en Algérie : le cas d'Oran" s'est tenue hier au Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (Crasc). Cette rencontre a été présidée par le sociologue Lahouari Addi qui anime une équipe de chercheurs travaillant sur le thème de la journée d'étude. Parmi l'assistance figure, outre des chercheurs et des universitaires spécialistes de la question, un homme attentif aux débats et qui ne pouvait passer inaperçu, l'ex-ministre de l'Intérieur, Yazid Zerhouni, habitué depuis “sa retraite" à ce type de sortie publique à Oran. Interrogé en marge des travaux, l'ex-vice Premier ministre a commenté pour Liberté l'intérêt qu'il accorde à ce type de rencontres ponctuées par la présentation des études universitaires portant sur les transformations et les mutations sociales. M. Zerhouni estime qu'en matière de phénomène de violence urbaine, il est important de “conceptualiser" les évolutions de la société. Il est fondamental, ajoute-t-il, d'étudier les causes de la violence urbaine avec tout ce que cela peut avoir comme indication et repère d'analyse pouvant servir les services de sécurité dans l'élaboration de leur politique. Yazid Zerhouni rappellera, à ce titre, que cette question avait commencé à être prise en compte lorsqu'il se trouvait encore à la tête du ministère de l'Intérieur. Plus loin, notre interlocuteur ne manque pas de partager le point de vue du sociologue Lahouari Addi qui expliquera que “la violence urbaine est le produit de la société. C'est la société qui produit le délinquant". L'universitaire a également abordé les transformations historiques et sociologiques des villes en Algérie depuis l'Indépendance, notamment avec l'exode rural des années 1990, la décennie noire. L'orateur expliquera encore que “la violence urbaine n'est pas un phénomène propre à l'Algérie. Toutes les villes du monde connaissent le phénomène de la délinquance à des degrés différents. Aussi, la promiscuité sociale et la densité humaine, conjuguées à la rareté des biens produisent de la violence". Il faut savoir que Lahouari Addi retient pour son axe de recherche la violence urbaine en tant qu'“agressions physiques dans les espaces publics, pour contraindre la victime à obéir à la volonté de l'agresseur". Pour ce faire, l'orateur ajoutera avoir exclu de cette définition les violences politiques, sociales, les émeutes et les protestations qui envahissent l'espace urbain et de se focaliser sur “la délinquance, les agressions dans les marchés et les gangs". Faisant référence à des articles de presse comme sources d'information, Lahouari Addi estimera encore que “la ville a connu une dérive vers une violence sociale visible dans les comportements collectifs et individuels. Les enfants des années 1990 ont aujourd'hui entre 18 et 30 ans et c'est cette tranche d'âge qui est la plus difficile pour les services de sécurité". Avant de conclure que l'universitaire Bachiri Hamza a abordé le phénomène de violence urbaine à travers les bandes et gangs constitués dans certains quartiers. D. L Nom Adresse email