Brusque changement de programme dans le processus de retrait des troupes françaises au Mali. Afin de préparer aux mieux l'élection présidentielle, l'armée française a décidé de maintenir un effectif conséquent dans le pays. Pour assurer la "sécurité" de la tenue de l'élection présidentielle prévue pour les 28 juillet et 11 août, jure l'état-major français. Initialement, la présence française devait ne plus compter qu'un millier de militaires. Ils devraient finalement être trois fois plus nombreux à poursuivre l'opération Serval déclenchée en janvier par François Hollande pour chasser les djihadistes d'Aqmi, d'Ansar Dine et du Mujao du Nord-Mali, le cœur du Sahara sahélien. En fait, le plan français ne s'est pas terminé comme l'avait prévu son initiateur. Les groupes radicaux d'Al-Qaïda ont, certes, été chassés du Nord-Mali mais la problématique malienne est demeurée entière. C'est toujours le divorce entre Bamako et les Touareg. D'ailleurs, l'arrêt du retrait des forces d'intervention françaises semble obéir à cette donne qui est revenue à la surface suite à la situation sécuritaire à Kidal, toujours aux mains du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) et d'autres groupes armés. Bamako et indépendantistes touareg se renvoient la balle. Dans un rapport se basant sur une mission de quatre semaines au Nord-Mali, Amnesty International accuse, en effet, les militaires maliens d'avoir perpétré des exécutions contre les Touareg et Arabes désarmés. Alors que le gouvernement malien dénonce, de son côté, l'"épuration raciale" commise, selon lui, par le MNLA envers les populations noires. Malgré la médiation burkinabè, menée par le président Blaise Compaore et son ministre des Affaires étrangères Djibrill Bassolé, qui s'est rendu la semaine dernière à Bamako pour essayer de convaincre les autorités intérimaires maliennes, ces derniers, le MNLA et le Haut-Conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA) n'ont toujours pas signé le protocole de paix qui prévoit le retour de l'armée malienne dans la troisième région administrative du Nord-Mali. Le MNLA et le HCUA se disent prêts à signer le texte si l'armée malienne s'engage à mettre fin aux bavures et aux exactions perpétrées contre les populations touareg et arabes. Bamako accuse désormais Paris pour sa "neutralité" dans la crise inter-malienne qui s'est rallumée. La France se défend tout en affirmant que la normalisation de son ex-colonie passait par la réconciliation entre le Nord et le Sud. Elle sait de quoi elle parle, le problème ayant surgi pendant la colonisation. L'autre grand souci de la France est la découverte que le terrorisme est loin d'être éradiqué. Ses katibate se sont reconstituées dans le Sud libyen qui devient ainsi le nouvel antre du djihadisme dans le Sahel et de nombreux autres terroristes se sont dissous dans les communautés maliennes. D. B. Nom Adresse email