Poursuivant son combat pour le respect des droits de l'Homme au Sahara Occidental et le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, l'ONG américaine Robert-F.-Kennedy pour la justice et les droits de l'Homme (RF Kennedy Center) a appelé le secrétaire d'Etat, John Kerry, à exhorter le Maroc à se soumettre à la solution du référendum pour permettre au peuple sahraoui d'exercer son droit à l'autodétermination. Elle déplore que la Minurso soit la seule mission de maintien de la paix des Nations unies à ne pas disposer d'un mandat de surveillance et d'établissement de rapports sur les droits de l'Homme. C'est une lettre adressée jeudi par la présidente de cette ONG, Mme Kerry Kennedy, au chef de la diplomatie américaine, afin qu'il agisse lors de sa prochaine visite au Maroc et durant celle que doit effectuer le roi Mohammed VI à Washington dans les prochains jours. Elle insiste pour que le dossier des droits de l'Homme des Sahraouis, bafoués par le gouvernement marocain, "doive impérativement être à la tête des priorités diplomatiques du gouvernement américain" dans ses relations avec le Maroc. Mme Kennedy rappelle que "l'occupation du Sahara Occidental par le Maroc" dure depuis 1975, alors que les Nations unies et l'ensemble des pays "n'ont jamais reconnu la souveraineté marocaine" sur les territoires sahraouis. Soulignant que le référendum qui doit permettre au peuple sahraoui d'exercer son droit à l'autodétermination avait été promis en 1991 par le Maroc et la communauté internationale, Mme Kennedy note que cette promesse n'avait pas été respectée jusqu'à ce jour. Revenant sur la question des droits de l'Homme dans sa lettre, la présidente de R.-F.-Kennedy Center mentionne que lors de sa visite au Sahara Occidental en août 2012, elle avait entendu "des témoignages de première main" sur de nombreuses violations des droits de l'Homme commises par les autorités marocaines contre les Sahraouis. Sur la base de l'ensemble des constats, Mme Kennedy a alors déploré que la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso) soit la seule mission de maintien de la paix des Nations unies qui n'inclut pas un mandat de surveillance et d'établissement de rapports sur les droits de l'Homme. "Le Maroc a constamment bloqué la création d'un tel mécanisme", s'indigne-t-elle. Elle ne manque, toutefois, pas de saluer le gouvernement américain qui joue un "rôle crucial" dans l'objectif de "protéger les droits de l'Homme des Sahraouis" en ayant proposé, en avril dernier, au Conseil de sécurité de l'ONU, l'élargissement du mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l'Homme. Pour Mme Kennedy, même si ce projet de résolution des Etats-Unis n'avait pas été adopté, "la chance va revenir encore une fois" pour le soumettre lorsqu'il s'agira de proroger le mandat de la Minurso, comme chaque année, par le Conseil de sécurité. Exprimant ses remerciements au département d'Etat américain pour son "engagement continu" à se pencher sur la question des atteintes aux droits de l'Homme du peuple sahraoui par le Maroc à travers, notamment, l'élaboration périodique de rapports accablants contre les autorités marocaines sur ce dossier, elle appelle John Kerry à exhorter le gouvernement marocain "à accepter la mise en place d'un mandat des droits de l'Homme au sein de la Minurso et à adhérer à la solution du référendum promis de longue date pour permettre au peuple sahraoui d'exercer son droit à l'autodétermination". Par ailleurs, le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, a affirmé, jeudi à Alger, que le contenu du discours prononcé mercredi par le souverain marocain, le roi Mohammed VI, dénotait "l'obstination aveugle et l'injustice marocaine faite au peuple sahraoui". "Ce discours dénote l'obstination aveugle et l'injustice flagrante d'un dirigeant colonialiste tyrannique, un fait qui devrait interpeller la communauté internationale sur la nécessité d'imposer des sanctions économiques au Maroc comme ce fut le cas pour le régime de l'Apartheid en Afrique du Sud, afin de consacrer la démocratie", a indiqué le président Mohamed Abdelaziz dans un entretien à la Chaîne I de la Radio nationale. "Nous condamnons le discours du souverain marocain et appelons la communauté internationale à exercer des pressions sur le Maroc pour l'organisation d'un référendum libre au Sahara Occidental conformément à la légalité internationale", a-t-il ajouté. À signaler, enfin, qu'un rapport d'une mission internationale effectuée du 7 au 20 juillet au Maroc, dans le cadre de la "solidarité" avec les prisonniers sahraouis au Maroc, et qui vient d'être rendu public, relève de nombreux cas de violation des droits de l'Homme par les forces de sécurité marocaines et d'"intimidations" à l'encontre des membres de cette mission. Composée d'une délégation de 14 membres d'organisations non gouvernementales (ONG), française, allemande et australienne, la mission internationale, qui a notamment ciblé plusieurs prisons du Maroc, s'inscrit dans le cadre de la campagne "Ecrire pour les libérer", est-il expliqué. M. T. Nom Adresse email