Lésés et marginalisés alors qu'ils sont la cheville ouvrière du secteur de l'éducation, les 200 000 travailleurs des corps communs comptent relancer la protestation pour arracher leurs droits. Des droits que "deux syndicats du secteur n'ont jamais défendus", accuse ouvertement le Snccopen. Le département de Baba Ahmed n'est toujours pas sorti de l'auberge. La trêve décrétée jusqu'au 31 décembre prochain par certains syndicats de l'éducation nationale risque d'être violée par d'autres. Et pour cause, les 200 000 corps communs et ouvriers professionnels du secteur ont fini par s'apercevoir à leurs dépens que seule leur mobilisation au sein de leur propre organisation, à savoir le Snccopen, peut changer leur situation socioprofessionnelle. Fort de ce large soutien, le Snccopen hausse le ton et menace d'user de tous les moyens pour arracher les droits de cette catégorie de travailleurs qui vivent dans "une misère totale", alors qu'ils sont la cheville ouvrière de l'éducation nationale. Le président du bureau national du Snccopen a accusé ouvertement "deux syndicats de l'éducation d'être derrière la situation critique dans laquelle se débattent les corps communs et les ouvriers professionnels". N'allant pas jusqu'à citer les deux syndicats (une allusion claire au Snte et à l'Unpef), Ali Bahari a révélé hier, lors d'un point de presse, que "la dernière réunion de la commission mixte (tutelle, finances, Fonction publique et syndicats) a confirmé la complicité flagrante des deux syndicats". Le responsable de la Fonction publique a clairement reproché à ces syndicats d'avoir lâché ces travailleurs. Ils ont utilisé les CC et les OP pour ratisser large sans pour autant les défendre. "La preuve, ce sont les seules catégories qui sont à ce jour lésées et marginalisées", a ajouté le conférencier. Et de dire que la réplique, pour arracher la révision du statut particulier et des conditions d'accès aux nouveaux postes, ne se fera pas attendre. "Nous avons trop patienté, mais aujourd'hui, nous lançons un dernier avertissement à la tutelle : soit elle ouvre une concertation sérieuse avec nous et nous accorde nos droits, soit nous allons investir la rue et sans aucun préavis", menace Ali Bahari, avant de poursuivre : "Le syndicat peut user de divers moyens de protestation pour faire aboutir ses revendications." Le Snccopen doit être reçu la semaine prochaine au niveau de la tutelle. Les résultats de cette réunion détermineront la suite et la position à prendre. "Un conseil national extraordinaire sera convoqué pour prendre les décisions idoines." Un appel est d'ores et déjà lancé à tous les CC et OP pour marquer la prochaine tripartite par une large action de protestation. Le personnel pédagogique privilégié par les DE Un autre membre du syndicat, Mustapha Khour, dénoncera la politique de deux poids, deux mesures de la tutelle et des différentes directions de l'éducation : "Le personnel pédagogique est favorisé et privilégié au détriment du personnel administratif." Il en veut pour preuve le recours au détachement de directeurs, enseignants ou inspecteurs pour occuper des postes administratifs au sein des DE, mais privant les corps communs : "C'est ce qui explique que 165 000 postes soient vacants dans le secteur de l'éducation." M B Nom Adresse email