Le tout premier médicament qu'un individu prend pour se protéger contre les maladies se trouve dans son assiette. Cette idée a été défendue, hier, par le docteur Djamed-Eddine Oulmane, médecin à l'Institut national de santé publique (INSP), lors du forum de DK News consacré aux risques de la malbouffe. Selon lui, il n'y a pas de "meilleurs" aliments ou de "mauvais" aliments, car "tous les aliments sont importants" pour l'organisme humain. La question de fond renvoie à "une question d'équilibre et de préparation de ces aliments", observera-t-il, en encourageant l'assistance à manger plus de légumes, surtout "les crudités qui conservent un maximum de vitamines et de pouvoir nutritif". Par "régime équilibré" ou repas équilibré, Dr Oulmane entend un repas composé par les cinq groupes d'aliments suivants : fruits/légumes, protéines, sucres (lents ou rapides), légumes secs et lipides (graisse végétale ou animale). D'après le conférencier, la malbouffe est avant tout "l'abus de certains aliments". "C'est manger presque tous les jours la même chose, en particulier les aliments trop salés, trop gras et trop sucrés", a-t-il expliqué, en citant notamment les frites, les sodas, les pizzas, les hamburgers, les chips et les barres de chocolat. Résultat de la course, la consommation fréquente d'une telle alimentation aboutit à "un déséquilibre alimentaire" et entraîne tôt ou tard "un problème de santé". "En Algérie, nous sommes en train d'habituer notre jeunesse à manger n'importe quoi", a relevé le médecin de l'INSP, non sans déplorer le nombre de plus en plus élevé d'enfants obèses dans les écoles. Dans son intervention, M. Oulmane a développé des idées assez originales sur le phénomène de l'obésité. Même s'il n'a eu de cesse de prévenir contre les dangers qui menacent les personnes ayant un "surplus de graisse qui s'accumule dans plusieurs endroits du corps", il a cependant tenu à préciser que "ce n'est pas le fait d'être gros qui pose problème", surtout si la personne concernée a une bonne alimentation et pratique régulièrement une activité sportive ou la marche. En fait, ce qui pose problème, selon lui, c'est que "le surpoids, puis l'obésité finissent par entraîner dans le temps des maladies chroniques très graves, qui touchent des organes vitaux de l'organisme et qui mènent vers la mort précoce". Plus loin, il s'est dit convaincu qu'"un peuple bien informé (sur les dangers menaçant sa santé, ndlr) est un peuple qui saura prendre les bonnes décisions". Dans ce cadre, il a appelé les Algériens à apprendre à manger "sainement et équilibré", sans oublier d'interpeller l'Etat, "premier responsable, selon la Constitution" vis-à-vis des citoyens, pour que les prix des produits de première nécessité (oranges, céréales, huile, légumes secs, lait...) soient à la portée de tous. "L'Etat doit s'impliquer à travers une véritable politique d'une alimentation saine", a-t-il souligné. H. A Nom Adresse email