La facture des importations ne pourrait fléchir que si la production pharmaceutique locale arrivait à se développer. L'Algérie a importé, sur les cinq premiers mois de l'année en cours, pour 1,02 milliard de dollars en médicaments (tous produits confondus), contre 758,6 millions dollars, durant la même période de 2013, soit une hausse de 34,85%. En volume, cela correspond à 11 263 tonnes de médicaments, contre 14 833 tonnes, durant la même période de l'année écoulée, soit une diminution de plus de 24%. L'envolée de la facture des importations trouve explication dans le renchérissement des prix à l'importation des médicaments à usage humain qui ont été majorés de près de 36%, selon les appréciations du Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis) des douanes. En valeur, les médicaments à usage humain ont coûté à l'Etat 982,17 millions de dollars contre 722,46 millions de dollars pendant la même période de comparaison, soit un relèvement de 35,94%. En proportion, cela représente 96% du volume global des importations en produits pharmaceutiques. Les quantités importées des médicaments à usage humain sont cependant passées de 13 963 tonnes à 10 524 tonnes, en baisse de 24,62% durant la même période de comparaison. Pour ce qui se rapporte aux médicaments à usage vétérinaire, les achats de l'Algérie de l'étranger se sont contractés, se situant autour de 13,12 millions de dollars, soit une baisse de 1,62%. La facture des importations ne pourrait fléchir que si la production pharmaceutique locale arrivait à se développer. Or, aujourd'hui, la production fabriquée localement est limitée, malgré l'effort consenti par les opérateurs, aussi bien privés que publics, activant dans cette filière. De l'optimisme, toutefois, à l'Union nationale des opérateurs de la pharmacie (Unop), dont le président, Abdelouahed Kerrar, affirmait, récemment, dans une déclaration à nos confrères de l'Aps, que si les projets d'investissement dans le domaine de l'industrie pharmaceutique se concrétisent, ils permettront de placer l'Algérie en position de force non seulement pour couvrir le marché national, mais surtout pour exporter. M. Kerrar voit, en fait, grand dans un secteur étriqué, verrouillé ou presque, par les importateurs de médicaments. En termes chiffrés, la production locale représente actuellement 40% du marché national, un pourcentage appelé à augmenter pour s'établir à 65% en 2015. Un objectif réalisable ? Le secteur de la production pharmaceutique veut se donner les moyens pour l'atteindre. Le marché national du médicament, ce sont plus de 2,5 milliards de dollars, dont 1,85 milliard dollars d'importation, le reste représentant la production locale, dont 84% sont couverts par le privé et 16% par le secteur public. En 2013, les importations de l'Algérie en produits pharmaceutiques se sont chiffrées à 2,28 milliards de dollars (+1,96%), alors que les quantités ont reculé de 6,74%, par rapport à 2012, pour s'ajuster à 33 389 tonnes. Dans ce marché, des laboratoires étrangers de dimension internationale ont pris pied, à la faveur de l'ouverture de ce secteur, opérée au début des années 1990. Certains y ont investi, quoique de manière parcellaire. D'autres, du tout. Pourtant, la règlementation les y oblige. Y. S. Nom Adresse email