Yamina Zerhouni refuse de parler de rejet du CPE pour ce qui est de la première mouture relative au dossier de restructuration du parc hôtelier public et assure que la question sera tranchée prochainement. Au-delà du discours maintes fois ressassé jusqu'à se vider de son essence, Yamina Zerhouni, ministre du Tourisme, est revenue sur les défis du secteur en appelant à l'aide des Français via le transfert du savoir-faire. Lors de l'ouverture, hier, du colloque sur l'hôtellerie et l'ingénierie touristique, qui s'est tenu à l'hôtel El-Djazaïr, la ministre a plaidé pour l'investissement dans le sud du pays, indiquant que "15 zones d'expansion et sites touristiques (Zest), dotées de plans d'aménagement touristiques (PAT), situées sur le littoral et dans le Sud, sont d'ores et déjà prêtes à accueillir les investissements aussi bien nationaux qu'internationaux". Mais avant de reprendre langue avec les Français dans le domaine, la première responsable du secteur aurait eu tout à gagner en prêtant plus attention aux affaires internes car il y a péril en la demeure. Selon les spécialistes du domaine, le secteur du tourisme connaît une stagnation comme jamais constatée auparavant et dont ils imputent la responsabilité au ministère et à sa politique amorphe. Certes la situation géopolitique et sécuritaire qui prévaut dans la région du Sahel n'a pas manqué d'affecter l'activité dans son ensemble, mais il n'en demeure pas moins que certains facteurs exogènes viennent s'y greffer. "Le Sud demeure une destination privilégiée, notamment pour les touristes étrangers, de par la spécificité du produit et la beauté des lieux, ainsi que l'hospitalité connue et reconnue de la population. Nous sommes très optimistes malgré la situation actuelle, puisque l'Algérie n'a enregistré aucun cas qui suscite l'inquiétude", a déclaré la ministre. Et de poursuivre : "Nous sommes décidés à faire valoir le tourisme saharien et je peux dire que la tendance est bonne même s'il est prématuré de donner des chiffres." Interpellé sur la situation précaire que vivent actuellement les agences de voyages et de tourisme dans le Sud, notamment à Tamanrasset, et qui n'ont pas manqué de le porter à la connaissance de Sellal en sa qualité de Premier ministre après avoir épuisé toute autre voie de recours, la ministre a rétorqué : "Il faudrait leur dire qu'ils devraient adresser leurs doléances au ministre chargé du secteur." La ministre semble ignorer qu'elle a été saisie à son tour comme elle l'affirme : "Rien ne m'a été soumis à leur propos et en plus, je considère qu'il y a des problèmes liés à la situation géostratégique de la région dans laquelle l'Algérie déploie tous ses efforts diplomatiques et sécuritaires pour sécuriser la région et améliorer le climat général dans cette zone." Pour ce qui est de la restructuration du secteur touristique dont, notamment, le parc hôtelier public, Mme Zerhouni a commenté : "Nous avons demandé une expertise et nous sommes en train d'attendre les résultats, et jusqu'au jour d'aujourd'hui, le CPE n'a pas tranché la question." Refusant catégoriquement de parler de rejet de la part du CPE, la ministre insiste : "Le dossier est en cours d'étude et devra aboutir prochainement à un choix donné." L'ambassadeur de France en Algérie : 300 000 visas délivrés en 2014 Interpellé en marge de la rencontre sur le volet des visas et notamment sur le problème des rendez-vous au niveau de TLS France, l'ambassadeur de France en Algérie, Bernard Emié, qui a participé à l'événement, a répondu : "Nous avons beaucoup amélioré la délivrance des visas en Algérie et nous faisons tout pour faciliter la mobilité." Et d'indiquer : "Pas moins de 300 000 visas ont été délivrés en 2014. Nous délivrons beaucoup de visas de circulation et donc le système s'est considérablement amélioré. S'il y a des délais d'attente assez longs pour avoir des rendez-vous, c'est parce que la demande augmente sans cesse et les effectifs français ne sont peut-être pas en nombre suffisant. Sachez que notre volonté est de délivrer les visas dans les meilleures conditions possibles aux Algériens." N. S.