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"Le fonctionnement de la Bourse d'Alger encourage la décote des titres" Slim Othmani, président du Conseil d'Administration de NCA Rouiba, l'a affirmé jeudi
"Les Intermédiaires en opérations de Bourse (IOB), essentiellement des banques, en majorité publiques, ne font pas leur travail de promotion du titre", selon M. Othmani qui a estimé que ces IOB "ne sont pas motivés". NCA Rouiba a le vent en poupe. Sur un marché de plus en plus concurrentiel, l'entreprise affiche de bons résultats en 2014. Son chiffre d'affaires, estimé à plus de 7 milliards de dinars, a crû de 17% par rapport à l'année 2013, avec une contribution plus grande du segment PET aseptique (emballage en bouteille plastique), confirmant le succès de la gamme Rouiba-Pulp. Le résultat net, évalué à 310,85 millions de dinars, a connu une croissance de 36%. L'excédent brut d'exploitation, de plus d'un milliard de dinars, a progressé de 32%. Mais cette performance n'est pas reflétée par l'évolution du titre de NCA-Rouiba à la Bourse d'Alger a regretté, jeudi, Slim Othmani, président du conseil d'administration, lors d'une conférence de presse organisée jeudi au Stand'All de Kiffan Club, à Bordj El-Kiffan à Alger, à l'issue de l'assemblée générale ordinaire des actionnaires. Le titre a connu des baisses successives au courant de l'année 2014, jusqu'à atteindre les 375 DA à la fin du 1er trimestre 2015, en dessous du cours d'introduction de 400 DA. "NCA Rouiba est une entreprise compétitive. C'est une entreprise qui fait beaucoup d'efforts pour offrir des produits de très haute qualité et un excellent rapport qualité/prix. C'est une entreprise qui affiche des résultats qui, dans une bourse normale, se traduirait par des performances boursières exceptionnelles", a estimé Slim Othmani. Malheureusement, le patron de NCA Rouiba constate, au contraire, un déclin du titre. Pour lui, le déclin du titre NCA Rouiba, à la Bourse d'Alger, ne s'explique ni par les performances de l'entreprise ni par l'incompréhension des Algériens aux mécanismes boursiers "comme l'on veut nous le faire accroire". Slim Othmani a affirmé que "les Intermédiaires en opérations de Bourse (IOB), essentiellement des banques, en majorité publiques, ne font pas leur travail de promotion du titre". M. Othmani a estimé que ces IOB ne font pas leur travail, "non par incompétence mais parce qu'ils ne sont pas motivés", relevant l'absence de mécanismes de motivation et de rémunération des IOB. Par ailleurs, le patron de NCA Rouiba reproche au gouvernement de tenir un double discours. "Il annonce qu'il veut dynamiser la Bourse, mais il ne laisse pas les intentionnels publics, les banques, les compagnies d'assurances et les caisses de retraite, investir à la Bourse", a-t-il soutenu. Pire, selon M. Othmani, "beaucoup d'IOB, déconseillent à un client qui se présente chez eux d'acheter le titre NCA Rouiba". Slim Othmani a évoqué une autre pratique qu'il juge étrange. "Le banquier propose à son client d'acheter le titre NCA Rouiba en inscrivant un prix en dessous de la cote du titre", a-t-il constaté, estimant que "le mode de fonctionnement de la Bourse d'Alger encourage la décote des titres et non la performance." Un responsable d'une grande banque internationale, en voyant les états financiers de NCA Rouiba et la cote du titre, a indiqué à Slim Othmani que son entreprise vaut trois fois la cotation du titre. "En restant à la Bourse, vous dévalorisez votre travail", lui a dit ce responsable. Le patron de NCA Rouiba ne songe pas à sortir de la Bourse, mais il cherche comment faire bouger la Bourse d'Alger. M. Othmani a estimé, également, que le gouvernement, qui a annoncé l'introduction en Bourse d'un nombre d'entreprises publiques, "se tire une balle dans la jambe", s'il persiste dans la logique de ne pas laisser les intentionnels nationaux et internationaux prendre des participations dans ces entreprises. L'autre contradiction relevée par M. Othmani, concerne l'application de la règle 51/49. "Si vous êtes coté à la Bourse d'Alger, vous ne pouvez pas avoir un investisseur étranger selon règle 51/49. En revanche, si vous sortez de la Bourse, vous pouvez faire entrer un étranger dans le capital de votre entreprise selon la règle 51/49. Avec cet étranger comme actionnaire vous pouvez intégrer la Bourse", a-t-il souligné.