Si, d'une manière générale, les infrastructures destinées au développement local manquent à Maatkas, il faut bien admettre que les structures de jeunes sont presque inexistantes. Dans un tel registre, l'indisponibilité d'un stade communal de football illustre bien la mauvaise prise en charge du monde de la jeunesse dans cette importante localité. Face à une telle carence, les jeunes de la région se rabattent vers les terrains vagues pour assouvir leur soif de la pratique du sport le plus populaire. Cette alternative constitue aussi la seule solution de recours pour les trois clubs de la daïra engagés malgré tout dans les compétitions officielles où ces derniers jouent leurs matches "à domicile" dans les stades des localités voisines distantes d'au moins une vingtaine de kilomètres. Ali Hassani, président de l'Olympique Club de Maatkas, énumère toutes les difficultés rencontrées par son association. "Nous évoluons dans des conditions très difficiles et nous recevons nos adversaires à Boghni, Mechtras ou Ouadhias. Toutes nos démarches auprès des autorités locales n'ont pas abouti pour l'heure. Rien que des promesses en l'air !", nous dira-t-il, lui qui nous apprendra que les entraînements de son équipe se font sur un terrain vague appelé Izdagh, initialement prévu pour l'implantation d'un complexe sportif d'une superficie de 21 000 m2 et d'un coût de 13 milliards de centimes composé d'un terrain de football réglementaire doté de tribunes et de vestiaires, d'une salle omnisports et même d'une piscine, mais qui est resté au stade des premiers terrassements dans les années 2000. "Pourtant, une commission de la DJS s'était déplacée sur les lieux pour établir un constat alors que la maquette et les plans du projet existent", ajoutera-t-il. Le statut de SDF est aussi réservé aux deux autres clubs de la daïra, le FC Aït Zaïm et l'IRB Souk El-Tenine. Le stade Fekrane, situé dans la commune de Souk El-Tenine, qui faisait face tant bien que mal à la situation, n'est plus homologué depuis quelques années, et l'assiette a été finalement réservée à la construction d'un hôpital. Le projet de réalisation d'un nouveau stade de football au lieudit Ighil Oumanchar, promis depuis quelques années, traîne encore. Consulté à ce sujet, M. Haroun, le P/APC, nous fera savoir que le projet bute sur une opposition des services de l'agriculture. "Nous avons fait parvenir un dossier au ministère de l'Agriculture et nous attendons avec impatience son accord, car nous sommes conscients de l'importance d'un tel projet pour nos jeunes", nous dira le maire qui semble accorder une attention toute particulière à cette grande attente des nombreux sportifs de la région. R. A