L'Egypte a enfin reconnu hier, quatre mois après le drame, que l'avion de touristes russes qui s'est écrasé dans le Sinaï tuant ses 224 occupants, avait bien été la cible d'un attentat, lequel avait été revendiqué par le groupe autoproclamé Etat islamique (Daech). Dans un discours impromptu lors d'une conférence retransmise par les télévisions, le président Abdel Fattah al-Sissi a ainsi mis un terme à l'acharnement de son pays à nier une évidence pourtant reconnue deux semaines après le drame par son homologue russe Vladimir Poutine en personne. "Le terrorisme a-t-il cessé ? Non ... Qui que ce soit qui ait abattu cet avion, que cherchait-il ? Seulement frapper le tourisme ? Non, à frapper nos relations avec la Russie", a dit M. Sissi en répondant à des questions devant un auditoire de responsables gouvernementaux et économiques. Le 31 octobre 2015, un Airbus A-321 de la compagnie charter russe Metrojet s'est disloqué soudainement à quelque 10 000 m d'altitude, 23 minutes après avoir décollé de la station balnéaire de Charm el-Cheikh, au bord de la mer Rouge dans le sud de la péninsule du Sinaï, bastion de la branche égyptienne de l'EI.