Avec la subvention des tarifs, Sonelgaz enregistre un manque à gagner de 30 à 45%. Selon son P-DG, l'Etat n'est plus en mesure de subvenir de façon indirecte à l'électricité. Pour faire face à ces besoins de financement, le recours au financement extérieur semble inévitable, a estimé, hier, le P-DG de Sonelgaz, Nourredine Bouterfa, lors d'une conférence consacrée à la présentation du rapport d'activités des sociétés du groupe Sonelgaz au titre de l'exercice 2015. "Nous n'avons pas d'autre choix. Nous allons vers l'endettement extérieur avec deux phases. Renégocier ce qui existe— il y a des propositions — mais on attend les conditions financières et elles vont certainement coûter cher. Et pour l'avenir, il n'y a rien d'autre. Il faut aller probablement au financement multilatéral ou à des crédits acheteurs. Je crois que ça sera les deux voies. Il n'y en a pas d'autres", a-t-il expliqué. Le P-DG de Sonelgaz a, par ailleurs, été clair en déclarant qu'il y aura d'autres augmentations des tarifs de l'électricité. Avec la subvention des tarifs, il y a un manque à gagner de 30 à 45%. Selon lui, l'Etat n'est plus en mesure de subvenir de façon indirecte à l'électricité. Il rappelle que l'Etat a déjà auparavant racheté le découvert bancaire : "En le rachetant, il a procédé à une augmentation du capital de Sonelgaz. On peut encore une fois augmenter le capital de Sonelgaz par l'Etat, mais cela veut dire que c'est du cash qu'il va devoir mettre. Et puis, on pourra financer nos projets. Ce n'est pas le cas aujourd'hui. Déjà, il y a le passif qui est en négociation avec l'Etat et il y a le futur. Donc, il faut trouver d'autres solutions." Au final, le P-DG de Sonelgaz souligne que "l'Etat n'a pas le choix. Soit il augmente le capital de Sonelgaz, soit il augmente les prix, sinon, il doit donner des garanties pour permettre à Sonelgaz d'aller vers l'endettement extérieur. Nous n'avons aucun autre choix". Il faut dire que Sonelgaz a consenti des investissements de l'ordre de 23 milliards de dollars depuis 2011. Sur les deux dernières années, le groupe a investi 12 milliards de dollars. Il s'agit aussi pour Sonelgaz de trouver des financements d'un montant de 41 milliards de dollars d'ici à 2026, dont près de 12 milliards d'ici à 2020. La faiblesse des revenus a généré un résultat net consolidé déficitaire de 43,8 milliards de dinars. Les déficits les plus importants sont générés par les sociétés de distribution de l'électricité et du gaz en raison de la faiblesse de leurs revenus comparé à l'importance de leurs charges. Pour l'année 2015, Sonelgaz a démarré avec une situation financière fusionnée déséquilibrée, enregistrant un déficit de trésorerie global de 69,9 milliards de dinars. Sonelgaz a procédé à un recours accru aux crédits d'investissements, contractés essentiellement auprès de la BNA pour une enveloppe financière de 419 milliards de dinars, pour faire face aux besoins des sociétés du groupe en 2015. De plus, l'entreprise aurait 39 milliards de créances en Algérie. Il s'agit, selon M. Bouterfa, des factures impayées par ses différents clients. Plus encore, 45% de ces créances proviennent de l'Etat et ses démembrements, indique-t-il. Le reste, soit 55%, émane de clients privés, qu'ils soient particuliers ou professionnels (entreprises). Concernant les énergies renouvelables, le P-DG de Sonelgaz estime que "si nous avons les moyens, nous allons y aller. S'il faut se mettre en partenariat pour mettre en œuvre la stratégie, nous irons en partenariat. Probablement, c'est ce que nous ferons parce que nous n'avons pas aujourd'hui les moyens de créer des sociétés et de les faire fonctionner sur les fonds propres". Saïd Smati