La bureaucratie bloque de nombreux projets. Le ministre de l'Aménagement du territoire, du Tourisme et de l'Artisanat, Abdelwahab Nouri, a affirmé récemment que "les efforts consentis par les autorités publiques pour la relance du tourisme demeurent tributaires de la contribution des opérateurs de ce secteur". Cette affirmation du ministre est plus que pertinente, cependant la contribution des opérateurs, notamment privés reste tributaires de la levée des obstacles à l'investissement. En premier, la question de l'accès au foncier. En dépit de l'existence de 205 zones d'expansion touristiques (ZET) à travers le territoire national cumulant près de 50 000 hectares, la problématique du foncier continue de peser sur le développement du tourisme en Algérie et les investisseurs ont du mal à trouver des assiettes où construire des infrastructures. Pourtant, les mesures incitatives en termes d'accès au foncier touristique ont été largement allégées. En témoignent les nouvelles mesures prévues dans la loi de finances complémentaire (LFC) 2015 relatives à l'identification des sites destinés à la réalisation de projets d'investissement. En effet, l'article 48 de cette loi définit les conditions et les modalités de concession des terrains relevant du domaine privé de l'Etat destinés à la réalisation de projets d'investissement. Il prévoit également "des mesures incitatives en faveur des investisseurs, pour l'obtention de terrains à l'intérieur ou à l'extérieur des zones d'expansion touristique (ZET), à travers la cession ou le crédit bonifié". Le wali jouit de toutes les prérogatives et travaille en collaboration avec les directeurs chargés de l'examen des dossiers d'investissement, pour identifier les sites de réalisation des projets d'investissement notamment touristique. Les différents ministres qui se sont succédé à la tête du département du Tourisme ont tous brandi la disponibilité du foncier touristique en mettant en avant les 205 ZET, mais force est de constater que seul 3% sont exploités. Un taux jugé extrêmement faible. La situation de certaines zones d'expansion et sites touristiques reste au stade des études plus de 20 ans après leur délimitation. Des informations relayées par la presse, évoquent 22 sites seulement sur les 205 qui auraient été approuvées par le gouvernement. Par ailleurs, des opérateurs estiment que les zones d'expansion touristiques (ZET) dont parlent les autorités du secteur n'en sont pas vraiment. En plus des retards dans la viabilisation, ces zones ne sont pas attractives. La plupart de ces zones ou du moins des surfaces importantes de ces zones ne devaient pas être classifiées comme telles, selon ces mêmes opérateurs du secteur. De l'avis même du ministre, une étude approfondie est nécessaire pour connaître la situation de ces zones avec la nécessité d'assainir la liste de ces sites en raison de l'exploitation de certains d'entre eux dans d'autres projets de développement. D'autre part et au moment où de véritables investisseurs attendent de bénéficier de foncier, de faux investisseurs ayant bénéficié d'un important foncier n'ont pas lancé leurs projets, d'où la nécessité de l'assainissement du secteur de ces faux investisseurs. S. S.