Les travailleurs de l'entreprise turque (Mapa), chargée de la réalisation d'un tronçon de l'autoroute El-Eulma-Jijel, sont, depuis avant-hier, en grève illimitée. Ils dénoncent leurs conditions de travail. En effet, des conducteurs de camions et d'engins, des maçons, des ferrailleurs et autres ouvriers ont eu recours à ce mouvement de protestation sur la base de vie de Béni-Fouda pour faire entendre leur voix et remettre aux responsables de l'entreprise une plateforme de revendications socioprofessionnelles. Selon les informations en notre possession, les protestataires, qui n'ont pas perçu leurs salaires depuis presque trois mois, vivent des moments difficiles et une situation familiale et sociale déplorable notamment avec l'approche de la rentrée sociale et la fête de l'Aïd el-Adha. "Nous avons pris l'habitude de percevoir nos salaires en retard, cependant, cette fois-ci, le retard persiste de façon insupportable, nous n'avons pas perçu deux salaires, voire trois, car le mois d'août tire à sa fin et nous ne voyons pas le bout du tunnel. Je suis chef de famille et la rentrée sociale et l'Aïd sont sur le pas de la porte", nous dira un conducteur d'engin. Les travailleurs rencontrés sur les lieux ont également évoqué la charge de travail qui devient insupportable. "Nous travaillons même le vendredi sans pour autant être indemnisés pour les heures supplémentaires et même sans prendre de repos. Nous sommes obligés d'accepter ces règles car nous avons peur d'être licenciés par les responsables de l'entreprise. Nous n'avons pas un représentant des travailleurs - pour ne pas dire un syndicat - qui nous défend. Nous avons choisi un conducteur qui a été licencié par les responsables", ajoutera notre interlocuteur. Selon des informations en notre possession, les responsables de l'entreprise turque Mapa, qui ont rencontré les travailleurs pour tenter de calmer les esprits, ont promis le versement d'un seul salaire d'ici à demain. Mais en dépit de cette promesse, les travailleurs, qui ont barricadé les pistes pour empêcher la sortie des engins, campent toujours sur leurs positions. "Cette grève est maintenue jusqu'à satisfaction de nos revendications, notamment le versement des trois salaires et l'amélioration des conditions de travail", affirment les travailleurs protestataires. A. LOUCIF